La guerre des boutons

17 mai 2011 par - audiovisuel

Au Festival International du Film de  Cannes les sponsors restent les mêmes, un film chasse l'autre,  producteurs et vendeurs à l'étranger arpentent inlassablement la croisette à la recherche de financements.

Cette année c'est la France qui se distingue avec une curieuse "Guerre des boutons" entre deux sociétés de production qui à grand renfort de publicité essayent d'imposer leur version de l'adaptation cinématographique du roman de Louis Pergaud dont les droits sont tombés dans le domaine public.

Dans ce combat titanesque, sont présents à ma droite Thomas Langmann producteur aussi audacieux que son père Claude Berri qui propose une adaptation signée Christophe Barratier avec une très belle distribution artistique rassemblant Laetitia Casta, Guillaume Canet, Kad Merad et Gérard Jugnot.

A ma gauche, Marc du Pontavice et Didier Lupfer qui se sont récemment illustrés avec le film de Joann Sfar "Gainsbourg vie héroïque "  produisent une version filmée par Yann Samuell avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Fred Testot et Alain Chabat.

Question financements, le film de Christophe Barratier semble le mieux loti puisqu'il rassemble  TF1,Canal plus,Studio 37, Mars, Wild Bunch, tandis que figureront au générique du film de Yann Samuell UGC mais  également et c'est la surprise, voire de l'inconscience TF1 décidément très partageux ou terriblement indécis.

Yann Samuell est parti le premier et a déjà commencé son tournage.

Cette guerre des boutons fera en Novembre  prochain au moins un mort et peut-être deux.

Elle est la conséquence du refus de Danièle Delorme productrice avec Yves Robert de la première version cinématographique de céder le droit de remake.

Les droits du roman étant tombés dans le domaine public, il était naturellement possible et tentant de filmer à nouveau cette histoire en devant rien aux héritiers de l'auteur de l'oeuvre originale.

Comme me le faisait pertinemment remarquer un spécialiste de la distribution travaillant pour une major d'Hollywood, ce type de conflits n'existerait pas si la durée  des droits d'auteur était plus longue.

Cent ans de protection en plus, pour une guerre en moins, Ban Ki Moon apprécierait.

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Commentaires (5)

 

  1. Lucien Véran dit :

    Bonnes oeuvres ?

    Et pourquoi pas des droits de propriété intellectuelle perpétuels ? Cela satisferait aussi bien Disney que les descendants de Shakespeare.
    A moins qu’une forme de domaine public payant soit la bonne piste? Soumettons (mais quel Bouzin aurait ce pouvoir ?) à un système d’enchère le droit d’adapter l’oeuvre « orpheline » d’ayants droit ce qui aurait l’avantage d’éviter une confrontation finale surréaliste et affectons la somme collectée aux bonnes oeuvres de la SACD.

    Sinon, gageons qu’en toute logique économique le projet le moins avancé sera abandonné après une phase d’intimidation et que celui qui aura su montrer sa détermination en faisant savoir qu’il a engagé des investissements irréversibles emportera le morceau.

    Dans cette hypothèse TF1 n’a pas peut être ainsi pas tort de jouer une prise d’option sur chaque projet.

    Bon fin de festival.

    Lucien Véran

  2. steph dit :

    En quoi cela résoudrait-il le problème d’étendre la protection à (ou « de », ce n’est pas clair) 100 ans ?
    Cela ne ferait que décaler ce type de conflits de quelques années supplémentaires puisque, en continuant votre exemple, aussi bien les droits du roman de Mr Pergaud que ceux du film de Mme Delorme seraient étendus.
    Un peu de logique, que diable !

    • Pascal Rogard dit :

      Un peu d’humour. Que diable.

      • steph dit :

        Au temps pour moi, je n’avais pas saisi le côté humoristique. Faut croire que je suis imperméable à ce genre de blague…

    • Lucien Veran dit :

      Sans blague…

      Dans le domaine public les droits (patrimoniaux) sont à tous et donc peuvent apparaîtrent des projets concurrents si l’on « ne se parle pas » (?)Dans le cas du droit exclusif le passage par une enchère est évident et acheter un droit se fait toujours avec une exclusivité bien définie. Faute de quoi (pas d’exclusivité) une stratégie de prise d’option par un tiers « interessé »sur chacun des projets est crédible surtout, en l’espèce, si TF1 ne fait que signer des promesses sous telle ou telle réserve.

      Par son humour Pascal R. « rejoint » paradoxalement Disney qui avec des personnages « increvables » et un marketing à toute épreuve peut espérer engranger des droits ad vitam…si le droit lui permet d’éviter le domaine public.

      Et le domaine public payant ne me semble pas être une piste idiote…

      Bonne soirée.

      Lucien Véran.

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