Moins de lumière dans les salles obscures
24 juin 2011 par Pascal Rogard - audiovisuel
Au moment où la télévision ne cesse d'améliorer sa qualité de diffusion avec la haute définition et aussi la 3D, le CNC garant de la qualité de la projection en salles s'apprête à prendre une bien curieuse décision.
Il s'agit si j'ai bien compris, et je prie mon fidèle lecteur adepte du carré d'or de m'excuser en cas d'erreur, d'amputer la norme technique française du cinéma numérique de la disposition qui garantit que l'écart de luminance entre le point le plus lumineux et le point le moins lumineux ne dépassera pas 25%.
Cette dérogation vise à entériner l'installation des écrans métalliques adaptés aux projections 3D, mais qui présentent l'inconvénient de porter fortement atteinte à la luminosité des films d'un autre format.
Bref, il s'agit de dégrader la qualité des films en salles et de porter atteinte au droit moral des auteurs ainsi qu' au travail des techniciens pour diminuer les coûts d'investissement des exploitants.
Espérons qu'en ces temps de fête , le nouveau président du CNC, Eric Garandeau saura faire le choix de bon sens du maintien de la qualité de la projection en salles, qualité qui est encore un des meilleurs arguments pour faire venir le public et distinguer le cinéma de la nébuleuse des "contenus" audiovisuels.
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Commentaires (5)
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On dégrade la qualité et après ça va se plaindre que les gens ne viennent plus en criant encore au piratage…
Non on proteste contre la dégradation de la qualité nuance……..
Je crains que le problème ne soit du à la polyvalence 2D/3D des salles des cinéma, ce qui est absurde, car on ne peut pas habiller Pierre sans déshabiller Paul. Les projections 3D réclament plus de luminosité – si certains maitrisent mieux la technique, ce serait interessant qu’ils expliquent pourquoi -, que la 2D. Or, actuellement, dans les salles françaises, les conditions de diffusion de la 3D sont loin d’être optimums et de respecter les volontés des auteurs d’un film 3D. Trop sombre, mal réglée… Il n’y pas qu’en France : aux Etats-Unis, Michael Bay vient d’envoyer une lettre aux projectionnistes des salles de cinéma leur demandant de bien régler la luminosité de leur projecteurs. La lettre est amicale, mais c’est quand même un rappel à l’ordre.
Les exploitants se sont dépêchés de s’équiper en numérique ces dernières, les distributeurs sortent tout et n’importe quoi en 3D. Le public n’est pas idiot et pour quelques films qui sont vraiment tournés et prévus pour être en 3D, la majorité sont bidouillés en post-prod pour satisfaire les exigences des distributeurs, qui pensent avoir trouvé une nouvelle poule aux oeufs d’or. Le problème, c’est qu’ils sont en train de la tuer : les derniers chiffres d’exploitation aux USA montrent que les versions 3D ont moins de fréquentation que les 2D. La qualité médiocre des versions 3D proposées et des diffusions est en train de refroidir l’engouement initial des spectateurs.
Dans cette optique, que les exploitants français se voient contraints d’adapter leur projection à une nouvelle technique qu’on aurait tort de considérer comme gadget, c’est plutôt une bonne nouvelle. Mais évidemment, cela ne l’est pas pour les films 2D.
Il faudrait – idéalement – qu’il y ait des salles dédiées pour la 3D, ou, plus raisonnablement, que les projectionnistes prennent le temps de régler et de recalibrer leurs projecteurs en fonction des films.
Excellente analyse
Il est bien gentil Mr Bay ! Comme si ces vicieux projectionnistes faisaient exprès de baisser la luminosité des projos 3D !
Ce qu’il oublie Mr Bay, c’est que quand il voit son film en avant-première prestige c’est minimum 2 mais le plus souvent 4 voire 6 projecteurs qui sont utilisés pour compenser la perte de luminosité inhérente à ce procédé 3D.
Alors quand le pékin moyen paye une fortune pour voir une projo d’exploitation – normale avec un seul projecteur – sombre et grise je comprends qu’il se dise qu’on le prend pour un idiot…