La culture d’abord
19 octobre 2006 par Pascal Rogard - Weblog
A Bruxelles ,en dépit des beaux discours sur la diversité culturelle, il y a toujours des mauvais coups qui se trament contre les créateurs. On avait connu Sir Léon Brittan, Martin Bangeman, voici maintenant qu'arrive dans la galerie des mauvais génies de la commission européenne , le commissaire Charlie Mc Creevy qui veut supprimer les rémunérations pour copie privée.
Totalement inféodé aux puissants groupes de pression de l'industrie électronique, il s'est mis en tête de faire disparaitre une des ressources des créateurs, un outil puissant de financement des créations culturelles et un espace de liberté pour le public.
A en croire, ce commissaire, la copie privée serait un frein au développement des nouvelles technologies et au nom du sacro saint progrès il faudrait l'éradiquer.
C'est cette démarche qu'hier à Bruxelles des créateurs de toutes les disciplines ont décidé de combattre en créant l'alliance " culture d'abord ". De Bertand Tavernier à Yves Dutheil, De Pedro Almodovar à Penélope Cruz, les auteurs , artistes et producteurs ont fait entendre leur voix pour s'opposer selon ce mot de Luc Dardenne à la tentative de la commission européenne de légaliser un hold up. Le hold up de ces industriels qui gagnent des fortunes en vendant des machines à copier les oeuvres sans vouloir débourser un centime pour rémunérer ceux qui les créent.
Et puis ces industriels ont une autre spécialité le mensonge comme en témoigne le tableau du montant de la rémunération pour copie privée en France qu'ils ont réussi à faire publier dans un journal pourtant réputé pour son sérieux dans le domaine économique : "Les échos"
D' après nos très chers menteurs, la redevance pour copie privée se serait élevée en 2004 à 289,2 millions d'euros et en 2005 à 344,6 millions d'euros, alors que les chiffres exacts connus de tous et aisément vérifiables sont de 165 millions d'euros en 2004 et de 153 millions d'euros en 2005.
Dans leurs boules de cristal, ils nous prédisent même une rémunération de 528,4 millions d'euros en 2010. Quel talent.
La technostructure de la Commission Européenne volontairement crédule quand il s'agit d'affamer la création et souvent mal inspirée dès qu'il s'agit de faire vivre l'Europe, prétend fonder une politique sur de tels bobards
Mais il est vrai que depuis longtemps à Bruxelles le ridicule ne tue plus.
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