Création et Internet
22 mai 2008 par Pascal Rogard - Weblog
Le festival de Cannes ce ne sont pas seulement des projections de films et des signatures de contrats cinématographiques, ce sont aussi des rencontres politiques qui permettent de faire le point sur les grands enjeux du moment.
Au cœur des préoccupations des cinéastes, la contrefaçon numérique qui détruit la valeur créative et porte atteinte à cette forme essentielle de la liberté d'expression qu'est la liberté de création.
Viviane Reding, commissaire en charge des médias et de la société de l'information, Jacques Toubon et Ignasi Guardans, parlementaires européens ont attiré l'attention sur la montée en puissance au Parlement Européen de ceux qui, au nom de la protection des données personnelles, veulent rendre impossible tout système de pédagogie active visant à prévenir les comportements illicites.
Christine Albanel dans un excellent discours a annoncé la prochaine adoption par le Conseil des ministres du projet de loi "Création et Internet".
D'ores et déjà les forces obscurantistes qui considèrent le net comme une jungle où s'exerce la loi du plus fort, ont commencé leur travail de désinformation, certains parlementaires français accusant même le gouvernement de créer une nouvelle infraction liée à l'usage de l'abonnement alors que cette infraction est déjà inscrite dans le code de la propriété littéraire et artistique.
Des parlementaires qui ne connaissent pas les lois en vigueur, des démagogues qui flairent la bonne affaire électorale, les conditions sont réunies pour un débat hystérique bien loin des attentes des créateurs.
Pour sa part, la SACD défendra ses convictions en respectant celles des autres mais en n'hésitant pas, à chaque fois que cela s'avérera nécessaire, à rétablir la vérité.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : La fin du voyage
- Article précédent : Barroso et senso
Articles similaires
Commentaires (90)
Laisser un commentaire
Je vous cite : « la protection de la vie privée porte atteinte à d’autres libertés » (Le Monde.fr)
Allez, donnez-nous un exemple, juste par curiosité.
Tiens, puisque la vie privée est si liberticide, commencez, je vous suis :
Votre adresse ?
Marié ? Combien de temps ? Combien de fois ?
Nombre d’enfants ?
Revenu annuel ?
Numéro de compte en banque ?
Fréquence des rapports sexuels ? Avec qui ?
Couleur préférée ?
Tension artérielle ?
Traitements médicamenteux en cours ?
On pourrait continuer longtemps comme ça. Parce je doute que vous soyiez en mesure de nous donner ne fût-ce qu’un seul exemple pertinent.
Ah, et pour éviter de vous fatiguer le poignet, inutile de nous sortir la sempiternelle ritournelle sur le fait que si l’on a rien à se reprocher, on n’a pas à s’inquiéter d’être surveillé : c’est justement parce que je n’ai rien à me reprocher que je ne veux pas être surveillé.
Pour finir, un peu d’histoire :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_des_suspects
Non, non, aucun rapport.
Mais personne en veut, de vos lois pourries! Faites donc un sondage dans la population, vous verrez! Et ne mettez pas ça sur le compte de la désinformation, il y en a marre d’être pris pour des enfants par des gens qui se croient intelligents.
Internet offre un moyen magnifique de s’échanger des informations librement, et il faudrait tout brider? Tout ça pour sauver une industrie marchande de la « culture ». Franchement la culture se passera très bien de vous.
« Des parlementaires qui ne connaissent pas les lois en vigueur »
Les dirigeants de la SACD :
– Qui n’hésitent pas à jouer les lobbyistes auprès des membres de l’assemblée.
– Qui n’hésitent pas à faire passer les véritables « consommateurs de musique » pour de vulgaires pillards.
– Qui n’hésitent plus à faire passer les intérêts de leurs porte-feuilles avant celui des honnêtes citoyens.
– Qui n’hésitent plus à …
Vous dites:
« D’ores et déjà les forces obscurantistes qui considèrent le net comme une jungle où s’exerce la loi du plus fort, ont commencé leur travail de désinformation »
Et c’est troublant de constater a quel point cela s’applique a vous même.
Bonjour,
La richesse de votre billet témoigne de la réaction émotionnelle forte que suscite l’émergence de l’Internet, et de votre sincérité. Il est intéressant de voir que les défenseurs de la vie privée (ignorons ceux qui défendent hystériquement leur nouveau jouet : le resquillage) réagissent de façon similaire : ils accusent les tenants du contrôle de ne pas agir en fonction de l’intérêt général, mais d’être tenus eux-mêmes par des lobbies.
Ces accusations de l’autre camp plutôt que d’aborder le fond nuisent à la sérénité des débats quand elle nous serait la plus utile. Elles sapent toutes nos chances d’aboutir à un principe législatif intelligent.
Informaticien « libriste », je sais bien que les données que traite mon ordinateur sont destinées à ma pensée, et je crains qu’un contrôle de la vie privée appliqué à des données ne dérive plus vite qu’on ne croie en contrôle de la pensée. Je n’ai pas l’impression d’être obscurantiste -la loi est pour moi la même sur l’Internet et dans la rue.
Il est intéressant de vous voir opposer jungle et création. C’est peut-être le cœur du désaccord que vous entretenez avec par exemple l’EFF (Electronic Frontier Foundation).
Certes, nous sommes opposés sur la notion de ce droit d’auteur que nous défendons, puisque, me rappelant des principes mis en avant par Victor Hugo, je considère que l’essentiel des droits de l’auteur sont aujourd’hui accaparés par les éditeurs au détriment des auteurs, afin de constituer des catalogues les plus imposants possibles, revendus en masse de major à major, 70 ans après le décès de l’auteur.
De plus en plus de créateurs utilisent aujourd’hui des constructions juridiques (creative commons par exemple) basées sur le droit d’auteur pour protéger leurs droits et la liberté du troisième intervenant : le destinataire de l’œuvre, et prennent le contrôle de la diffusion de leurs œuvres.
Ce mouvement, aussi ténu que l’était le téléchargement massif à ses débuts, est en très forte croissance.
Certes, la même mutation en informatique est en avance (60% de croissance pour le CA de l’informatique libre en France en 2006 je crois), qui rendent floue la frontière entre les productions amateures et professionnelles, mêlant les interventions de tous ceux qu’une production intéresse, production toujours perfectible. Les informaticiens, heureusement, parviennent de plus en plus à en vivre.
Bref, je ne souhaite pas qu’un modèle unique de la rémunération des auteurs prenne le pas sur un autre par la force d’une loi -que le meilleur gagne-, je voulais simplement souligner que jungle et création ne sont pas opposés, comme en témoigne la richesse biologique de l’Amazonie menacée.
Pour finir, je me réjouis de voir que votre blog est hébergé grâce à des logiciels libres, sans vraisemblablement que vous ayez dû signer formellement un contrat de licence comme avec le logiciel que nous nommons privatif.
La technologie a changé mais le concept reste le même : le prince se permet de lire de le courrier. Sauf que le prince est remplacé ici par des lobbys industrielles.
Article 12 de la déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU.
« Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »
J’imagine que l’intérêt financier de quelques uns doit être supérieur aux droit de l’homme.
J’imagine que dans votre pensée, les forces obscurantistes sont les défenseurs des droits de l’homme.
Votre luttre contre la contrefacon est légitime, mais les moyens mis en oeuvre depuis quelques années sont mauvais : CD « anti-copie » empechant la lecture d’un exemplaire légitime sur les autoradios, protection HDCP sur les lecteurs DVD emêchant la lecture en numérique sans écran compatible, DRM sur les fichiers VOD (et donc impossible à lire sous Linux), etc…
J’insiste sur l’exemple des DVD avec bandes annonces et publicité anti-contrefacon : impossible de les avancer rapide, il faut se les farcir à chaque fois ! Quoi de plus pénible quand le DVD contient des cours épisodes de quelques minutes (j’ai eu récemment l’exemple avec « Petit Ours Brun »). C’est insupportable.
Tout ceci entraine, c’est un comble, qu’il est plus commode, et plus facile, de lire un film / une musique téléchargée illégalement, plutôt que d’acquérir une copie légale. L’utilisateur qui fait la démarche volontaire de payer (alors qu’il aurait pu contrefaire) un film, et qui se retrouve considéré comme un « pirate » et bridé dans l’utilisation de l’oeuvre qu’il a payé fort cher se sent arnaqué !
Au cœur des préoccupations des cinéastes, la contrefaçon numérique qui détruit la valeur créative et porte atteinte à cette forme essentielle de la liberté d’expression qu’est la liberté de création.
Mais comment pouvez vous écrire cela? La liberté de création est indépendante. Il est possible à n’importe qui de créer en tout temps, en tout lieu.
La contrefaçon numérique empêcherait la liberté de création? S’il vous plait, réfléchissez. Ne confondez pas les causes et conséquences.
Un marché existe, celui de la duplication des oeuvres. Ce marché est extrêmement juteux. L’informatisation, comme le lecteur double cassette audio, ou la
les forces obscurantistes
Pitié, faites preuve d’intelligence un minimum.
>la montée en puissance au Parlement Européen de >ceux qui, au nom de la protection des données >personnelles, veulent rendre impossible tout système >de pédagogie active visant à prévenir les >comportements illicites.
Monsieur vos propos sont tout simplement scandaleux,
vous voulez tout simplement espionner les communication de toute la population, pour arrêter une part faible ( bien que certe non négligeable) de fraudeur. Accepteriez vous que je lise tout votre courrier juste au cas où ?
En parallèle vous semblez oubliez que la création vit et existe aussi au delà de l’industrie culturelle ( je sais pas vous mais moi le mot industrie associé à culture ça me choque)
-On trouve de la très bonne musique sur des site comme Jamendo
-Des artistes réputés sont passé à la diffusion sur le net sans verrous comme RadioHead et dans ce cas ça ne me gène absolument pas de payer
-On trouve par milliers des cours métrage de qualité par des cinéastes amateurs
Enfin expliquez moi comment on peut copier illégalement du théâtre, ou l’intérêt de regarder starwars sur un écran 15″ ?
Pour terminer je vous rapelle que la feu constitution Européenne nous parlait d’une part d’une concurrence libre et non faussée et d’un droit à la vie privée
or ce que vous voulez c’est fausser la concurrence, et violez nos vie privée,
Le principe d’une économie de marcher est que lorsqu’une entreprise n’est plus adaptée au marcher elle se renouvele ou ferme, et non pas qu’elle interdit par la loi la mutation du marché,
SI vous ne vous renouvelez pas je ne pleurerais pas la mort de votre » industrie «
Moi même informaticien (étudiant), je ne suis absolument pas opposé au respect de la propriété intellectuelle.
Bien que, comme la plupart des internautes, il me soit arrivé de frauder. Qu’à cela ne tienne, si demain je ne peux plus télécharger, je ne le ferais plus. Je me passerais, sans trop souffrir, de la consommation de ces « oeuvres » que je n’irais pas pour autant acheter. Pour deux raisons. La première est que je n’en aurais pas les moyens. La seconde étant que la plupart de ces « oeuvres » sont avant tout consommées. De la même manière que l’on consomme un paquet de chips. Sans remettre en cause l’impact évident du piratage sur les ventes, ces messieurs les Major devraient aussi penser à proposer une offre de qualité et variée.
Et si je devais m’émouvoir des pertes de CA de l’industrie du disque, je le ferais pour ceux et celles qui, dans cette industrie, sont au plus bas de l’échelle. Ce ne sont ni les directeurs, ni les grands artistes, qui en pâtissent. Même si, grands comédiens qu’ils sont, ils savent larmoyer avec éclat.
Le plus gênant dans tous cela est le détournement dont feront l’objet ces moyens de surveillance. Détournement qui ne fait aucun doute. Tout outil, quel qu’il soit, est toujours détourné de son usage premier. Et moi, de la surveillance, je n’en veux point. Car, non sensible à la propagande, je ne crois pas que la surveillance puisse nous apporter un monde plus sécuritaire. L’idée est même plutôt terrifiante.
Pour finir, si malheureusement nous devons aboutir à de tels extrêmes, je souhaite, et j’exige (en tant que citoyen et électeur), que cette surveillance se fasse à tous les niveaux de la société, dans tous les domaines, et pour tous le monde. Je sais qu’il s’agit, ici, de la propriété intellectuelle, mais il faudra aussi, un jour ou l’autre, se pencher sur le contrôle des activités et des comptes de nos chers élus. Après tous, c’est de notre argent dont il s’agit.
»tout système de pédagogie active visant à prévenir les comportements illicites. »
Comment un représentant de l’espèce humaine peut t’il se permettre d’affirmer haut et fort que l’Humanité tout entière à besoin d’une machine vienne lui faire de la pédagogie ?
En tant qu’informaticien, cela me révolte. Une machine n’a aucune notion de liberté, puisqu’elle est elle même esclave de l’homme. La seule notion qu’elle peut nous enseigner, c’est comment devenir un esclave.
Non, l’Homme a créé les machines pour qu’elles puissent servir chacun de ses représentants. Si elle ne le font pas, alors les hommes les abandonneront.
Prôner une pédagogie par les machines, c’est prôner leur abandon. C’est retourner à l’âge de pierre.
Ça serait plus que sympathique que vous arrêtiez avec vos idées arriérées sur Internet ! Certes, Internet a généré des choses qui n’auraient pas dû êtres, comme toutes les cochonneries et les contenus débiles qui s’y déversent à chaque heure qui passe, mais Internet c’est avant tout et surtout un nouvel espace, qui, que vous le vouliez ou non, s’ouvre à une nouvelle forme de partage pour tous les gens qui n’en ont que faire de votre obsession de l’argentdans tous les domaines et des envies mégalomaniaques des majors sur le déclin qui sont tout aussi arriérés que la politique que vous prônez. La Toile est, et doit rester un espace de liberté, et les projets que vous décidez de mettre en œuvres sont dangereux pour l’ensemble des cyber-citoyens. Avec ces lois, vous allez déclencher une véritable guerre virtuelle, vous en êtes conscients ? On habitue pas les gens à une certaine forme de liberté pour la leur enlever comme des dictateurs.
Comme disait Benjamin Franklin, « Une société prête à sacrifier un peu de liberté contre un peu de sécurité ne mérite ni l’une, ni l’autre, et finit par perdre les deux. » Les Internautes espèrent que vous vous en mordrez les doigts de ces idées archaïques !
Cher Pascal, laissez donc ce débat aux instances démocratiques et non aux activistes du lobbying.
🙂
Comment se sent-on lorsque l’on est un acteur de la désinformation ? la bêtise humaine est-elle jouissive ? est-ce un but ? quels sont les objectifs à long terme ? Malheureusement toutes les réponses sont si evidentes. Pitié, épargnez-moi les discours démagogues sur la preservation de la culture, nous savons tous les deux qu’il s’agit d’un leurre. Lire des pions tels que vous ecrire le mot « culture » est si paradoxal… Vous êtes un instrument; à travers vous, c’est votre marionnettiste que je somme: la proportion de la population munie d’un cerveau en état de marche est plus importante que vous ne l’imaginez, et aucun des faibles moyens que vous envisagez d’utiliser ne saura juguler sa voix. Votre règne arrive à son terme.
Rien de telle qu’une intervention en faveur de la défense de la création sur Internet pour susciter les commentaires dont certains me donnent envie de rencontrer leurs auteurs et d’autres de les fuir.
A l’approche de la coupe d’Europe de football, je n’ai nulle envie d’être l’ Eugène Saccomano du droit d’auteur et de « refaire le match » de la DADVSI.
Si vouloir faire respecter la propriété littéraire et artistique, c’est être archaîque , je revendique volontiers ce qualificatif car sans rémunération des créateurs ,il n’y aura plus de créations.
Et puis contrairement à ce que j’ai lu, la SACD ne représente pas les industriels de la culture, mais 45000 auteurs qui essayent de vivre de leurs oeuvres.
Dans un temps pas si lointain que cela, il y avait dans le monde artistique des mécènes, qui, passionnés d’art, accueillaient, finançaient des artistes, qu’ils aimaient pour la puissance évocatrice de leur travail, pour la sensibilité exacerbée de leur expression.
Ces mécènes étaient, par exemple, des industriels brillants qui gagnaient, avaient gagné des fortunes dans leur secteur d’activité d’origine.
Leur objectif, en finançant les artistes n’étaient pas, de gagner plus, ils n’étaient pas investisseurs, mais mécènes…
Je ne ferai pas de liste ici des artistes qui ont obtenu ces aides et qui sont devenus des artistes majeurs.
Ce temps est révolus, votre discours illustre bien cela. Aujourd’hui, vous me parlez d’investir, de retour sur investissement.
Bien à vous, mais mon monde n’est pas celui-là. Financez des oeuvres novatrices, exigeantes, populaires, qui sont le fruit d’artistes qui ont le coeur à travailler, à exprimer, et vous ne souffrirez plus de connaître votre retour sur investissement.
« Entre les murs », palme d’or, est le meilleur exemple de ceci, un écrivain passionné, un réalisateur, des producteurs passionnés qui portent un projet, en subissent les risques et personnes ne se pose la question de savoir si l’oeuvre sera piratée.
Laissons faire l ‘histoire au risque de vous sacrifier… Je n’ai pas envie de protéger vos petits intérêts financiers, mais laisser l’expression variée des artistes, augmenter leur diffusion. Les meilleurs resteront, les autres seront oubliés!
Pourquoi avez vous coupé mon commentaire? Il s’arrête brutalement à: L’informatisation, comme le lecteur double cassette audio, ou la
Oui, il manque la fin.
De plus: Rien de telle qu’une intervention en faveur de la défense de la création sur Internet pour susciter les commentaires dont certains me donnent envie de rencontrer leurs auteurs
Sans laisser votre email?
Très bon exemple effectivement , car sans les financements de Canal plus et de France 2 qui reposent sur l’acquisition de droits exclusifs, ce très beau film n’existerait pas.
>Rien de telle qu’une intervention en faveur de la défense de la création sur >Internet pour susciter les commentaires dont certains me donnent envie de >rencontrer leurs auteurs et d’autres de les fuir.
Il ne s’agit pas de défense de la création, mais bien de pistage généralisé de toute la population. La création artistique est une belle chose, mais la liberté est plus belle encore.
Et puis la création n’a pas attendu les majors et les droits d’auteurs qui continuent après le décès des auteurs pour se manifester. Alors quand vous dites, « sans rémunération des créateurs ,il n’y aura plus de créations. », c’est vraiment ridicule. D’autant que le droit d’auteur n’est pas et de loin la seule source de revenu pour les créateurs.
Quelle que soit la justesse de votre combat (la rémunération des auteurs/compositeurs), les méthodes employées sont contre-productives. Vous vous placez en allié de fait des distributeurs, alors que ce sont vos « ennemis » bien plus que les clients/consommateurs/(télé/audio/spectateurs) que nous sommes.
Personne de sensé n’est contre la rémunération des auteurs/compositeurs/interprétes, mais beaucoup sont en désaccord avec les politiques / méthodes / choix / (et tarifs) des _distributeurs_.
Votre combat est digne de celui des moines copistes s’opposants à l’imprimerie. Si vous tenez absolument à prendre l’eau avec les distributeurs, libre à vous, mais ne venez pas vous plaindre après.
Ceux que vous traitez comme des voleurs ignares et idiots, ce sont VOS clients (enfin ceux de vos adhérents qui feraient mieux de se réveiller)
Bonjour Pascal,
Comme vous, je suis un fervent défenseur de la création sur Internet. C’est ainsi que, comme beaucoup d’autres auteurs/compositeurs/artistes, je diffuse mes (très humbles) œuvres sur Internet.
C’est à ce titre – j’ai toujours un peu de mal à l’écrire – d’artiste que je me permets d’abonder dans le sens de certains commentaires de ce blog : je ne me retrouve absolument pas dans les récents projets de loi [1] ou dans les discours de Mme Albanel. *Le scélérat « système de pédagogie active visant à prévenir les comportements illicites » m’est des plus odieux.*
La pédagogie active qui est ci-décrite me fait penser à la « machine à apprendre » du film « les sous-doués ». Une perception de la pédagogie d’un autre âge. Fondamentalement viciée. Nombre de vos sociétaires ont du écrire sur le sujet : résoudre un vrai problème (il y en a un) en utilisant un mauvais moyen.
(le film est un pur chef d’œuvre : si son/ses auteurs sont de vos sociétaires, transmettez-leur mon plus grand respect).
Il m’est important de signifier aux lecteurs de ce blog, que vous (je généralise aux lobbies de la culture dont la SACD) ne représentez pas l’ensemble des artistes.
Avec toute ma sympathie,
PS: je peux vous assurer que pour beaucoup, une société avec 45 000 auteurs se rapproche bien plus de l’industrie que de l’artisanat.
[1] http://www.laquadrature.net/files/note-CULT-quadrature-13052008.pdf
> Si vouloir faire respecter la propriété littéraire et
> artistique, c’est être archaîque , je revendique volontiers
> ce qualificatif
Ce n’est pas faire respecter le droit d’auteur qui vous est reproche ou qui est archaique. Ce sont les methodes que vous proposez pour effectuer un controle du respect du droit d’auteur.
Je souhaiterais que vous rencontriez la quadrature du net: un echange de points de vue est toujours utile meme si ca n’aboutit pas a une convergence de point de vue. Mais qualifier ceux qui ne sont pas d’accord avec vous de « forces obscurantistes » ne fait pas avancer le debat… caricaturer les positions adverses (« considèrent le net comme une jungle où s’exerce la loi du plus fort ») n’invite pas au debat non plus…
> car sans rémunération des créateurs ,il n’y aura plus de
> créations.
Je n’en suis pas si sur, la creation a toujours existe avant meme le droit d’auteur. La creation serait differente. Mais de toute facon personne ne remet en cause la legitimite de remunerer les createurs.
Cher Monsieur,
Vous y allez un peu fort avec les « forces obscurantistes », il me semble que vous êtes plus dans la situation des moines copistes que dans celle des imprimeurs dans cette transposition de l’Histoire ! En matière de « forces obscurantistes » votre (pas seulement vous bien sûr) influence au sein d’instances supposées être démocratiques ou pas (qui a dit OMPI/WIPO ?) est loin d’être translucide à défaut d’être transparente.
Votre position sur l’équilibre des libertés est intéressante, néanmoins, cette question est déjà tranchée :
Article 30 de la Déclaration universelle des droits de l’homme :
« Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »
Bien sûr, cette Déclaration n’est pas contraignante juridiquement pour les états signataires, mais c’est quand même la base de notre Société.
Chaque évolution majeure de la technique donne lieu à des cris d’orfraies : le piano mécanique, le magnétoscope… mais il existe une constante dans l’Histoire : la création ne s’arrête pas mais évolue.
Vous posez comme postulat (ainsi que vos confrères de l’industrie du disque) que l’économie des biens rivaux devrait s’appliquer dans un univers immatériel et que la solution serait donc d’installer un système anti-vol (et inviolable juridiquement : DADVSI) sur de l’information, c’est irréaliste, la preuve en est. Maintenant, vous suggérez d’aller encore plus loin dans ce dispositif technico-juridique en faisant fi des obstacles techniques et juridiques avec le projet de loi HADOPI. Ce faisant, vous érigez une barrière toujours plus pesante entre les créateurs et le public, ce qui je crois n’est pas vraiment l’objet de votre Société.
Tout cela est contre-productif et à l’encontre des principes de l’économie des immatériels ; autant la VOD via les « box » des FAI est plutôt une initiative intelligente et rencontre, je crois, un certain succès, autant croire et vouloir transposer le monde matériel et ses règles sur Internet est illusoire et suicidaire.
Désolé de faire long (et encore j’essaye de faire court) mais ne serait-il pas opportun d’établir le contexte avant d’apporter une « solution » à un supposé problème qui n’est pas entièrement posé ?
« Quand on a un marteau entre les mains, tous les problèmes ressemblent à des clous ».
Bien à vous.
Je suis tout à fait d’accord pour rencontrer en privé ou en public les responsables de la quadrature du net.
Le projet de loi « Création et Internet » n’institue pas une surveillance généralisée des réseaux qui serait contraire à la réglementation européenne.
L’utilisation de certains logiciels de détection d’oeuvres contrefaites a été autorisé par le conseil d’Etat qui a annulé une décision de la CNIL concernant la SACEM et la SPPF. Tout cela est donc parfaitement conforme aux règles qui protègent les libertés publiques.
Mais soyons patients et attendons de connaitre l’appréciation que le Conseil d’ Etat portera sur le projet du gouvernement avant de formuler des opinions juridiques à l’emporte pièce.
Je vois que vous ne lisez pas les commentaires qui vous sont soumis. Une bonne partie des commentaires posés ici semble être le fait de personnes sensibles à l’informatique libre, à savoir utilisateurs de Logiciels Libres (pour des exemples, référez-vous aux commentaires ci-dessus : votre site fonctionne grâce à ce type de logiciels).
Or, pour les libristes, le respect du droit d’auteur est quelque chose d’important pour la protection des logiciels dits Libres. De ce fait, ceux-ci sont particulièrement réceptifs aux discours sur le droit d’auteur, et généralement bien plus respectueux de celui-ci que vous ne l’imaginez.
Vous avez donc affaire à des personnes qui sont déjà éduquées, probablement parmi les plus conscientes des problèmes de la rémunération des créateurs (que ce soit d’œuvres culturelles ou de logiciels), qui considèrent, du fait de leur rapport aux nouvelles technologies, que le projet de loi est fondamentalement liberticide, et vous ne savez que leur répondre « Si vouloir faire respecter la propriété littéraire et artistique, c’est être archaîque », c’est bien la preuve que vous refusez de lire ce qui a été écrit de nombreuses fois dans les commentaires précédents.
Vous ÊTES archaïque, mais certainement pas parce que vous prétendez défendre le droit d’auteur. Vous ignorez simplement de quoi vous parlez en défendant ce projet aux connotations fascistes.
Fasciste, vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère !!!
Bonjour Pascal,
j’ai entendu votre prose dans les médias (sytème disque sur france inter) , vous n’y allez pas non plus avec le dos de la cuillère quand vous accusez le parlement Européen d’être manipulé par « le socialisme ».
je partage pas vos idées, mais je vous trouve très courageux de laisser ouvert les commentaires de votre blog.
@+
J’aime beaucoup le concept de « pédagogie active » qui imposerait – appelons les choses par leur nom – l’affichage de messages d’avertissement. Qui peut croire que la pédagogie peut être « active » et qu’elle puisse être imposée à « l’apprenant » ? Il me semble que l’éducation s’est débarrassée de ce genre de concepts archaïques ! A moins de revenir au « temps béni des colonies » où l’on allait éduquer « ces petits sauvages », voire le temps moins béni des camps de rééducation maoïstes.
Et puis faire passer internet pour le père (ou la mère) du piratage est une escroquerie. Je vous livre les propos de Michel Audiard réagissant à la loi Lang en 1983 :
« […] Il y à longtemps, en effet, que les fanatiques sont nantis. Je sais de quoi je parle. Tous les gens au courant vous dirons qu’un Belmondo « raisonnablement piraté » est en vente à peu près 15 jours avant sa sortie en salle ; ce qui au demeurant, ne l’empêche pas de réaliser quelque entrées ( 4 ou 5 Millions de spectateur, on ne compte même plus ).
Réussirai-je à convaincre M. Jack Lang du bien-fondé des protestations de René Chateau, en ajoutant que « il était une fois l’Amérique » de Sergio Leone, dont les copies sont à peine sèches, est déjà proposé sur tous les catalogues pirates bien tenus, Alors ? »
Extrait de « Audiard par Audiard » au éditions René Chateau – 1995
Bref, dans votre promotion des Télécrans http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9crans je vous souhaite bon courage.
« Fasciste , vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère !!! »
Je prends le défense de Toto dans la mesure où j’adhère parfaitement à son commentaire, le mot qui me vient naturellement à l’esprit est plus précisément « techno-fasciste ».
Je vous invite à (re)lire les textes fondateurs et « 1984 » de George Orwell pour apprécier la société vers laquelle vous voulez *contraindre* le peuple au prétexte utopique de sauvegarder vos intérêts économiques tout cela au mépris de l’évolution de la Société et des usages.
Vous ignorez sciemment le formidable élan de créativité créé *légalement* par Internet qui vient perturber vos habitudes ; pourtant il n’y a pas de compétition car la création n’est pas faite de mécanismes bien huilés mais plutôt d’occasions de diffusion (et éventuellement de financement) ; cela devrait être plutôt réjouissant et motivant si l’on ne considère pas à court terme le seul aspect financier.
Je suis un dangereux « pirate » dans la mesure où il m’arrive de regarder un DVD « Planète bleue » (acheté) avec VLC et libdvdcss en parfaite violation de la loi DADVSI (quoiqu’il soit possible de s’étendre juridiquement sur la notion de mesure de protection efficace en l’espèce). Vous découragez les acheteurs de DVD en les *insultant* avec un message soit disant pédagogique les menaçant de 3 ans de prison et de 300000 € d’amende au lieu de les remercier de contribuer au financement de la création audiovisuelle.
Votre filière est nulle en marketing mais excellente en lobbying, toutefois, je doute que cela puisse être opportun d’un point de vue commercial.
Ce que je trouve dommage est que vous hurlez avec les loups de l’industrie qui fabrique et duplique des supports physiques. Est-ce que la guerre (finie) entre le HD-DVD et le Blu-Ray a été profitable aux créateurs ou au public ? Réalisez-vous que l’ensemble des mesures prises sont sans effet positif et au contraire accentuent la désaffection du public envers certaines créations ?
Vous défendez plus les droits voisins que le Droit d’auteur, ce n’est pourtant pas votre objet social me semble-t-il.
En espérant que vous prendrez un peu plus de recul.
Bien à vous.
Oui fasciste, il n’y a pas beaucoup d’autres mots pour évoquer le contrôle permanent d’une source d’information et de communication par une « Autorité », via des spywares, ou même couper l’accès au net.
Il est assez symptomatique de retrouver toujours les mêmes arguments chez ceux qui ont peur de l’inconnu. Et je crois que vous cheminez sur la longue route de l’enfer, « pavée de bonnes intentions ». Vous pensez que le citoyen doit être cornaqué, pour ne point déchoir au bon droit. Vous croyez que l’interdit mène à la liberté. Vous verrez qu’à force de restreindre l’espace citoyen en contrevenant, tant que faire se peut, aux droits de l’homme et du citoyen, vous vous préparez un échafaud. En étêtant notre liberté, vous aiguisez la guillotine qui vous attend aux coins de mes chaînes.
Bonjour,
Vous vous placez en défenseur des droits des artistes. Je suis moi-même artiste et diffuse mes créations sous licences Art Libre. Voyez-vous, une oeuvre qui n’est pas écoutée, jouée, vécue ne sert à rien.
Tous les dispositifs visant à empècher les clients d’écouter (ou visualiser) les oeuvres pour lesquelles ils ont payé (ou non, tout dépend de ce que veut l’artiste) sont un frein à une bonne diffusion de la culture et sont les raisons pour lesquelles nombre de personnes ne veulent plus acheter auprès des majors (outre le prix exhorbitant des cd et dvd dans la conjoncture actuelle).
Vous écrivez au sujet d’une « pédagogie active », mais les citoyens sont adultes et n’ont pas à être éduqués par leurs consorts. Le marché évolue constamment (j’ai trouvé la comparaison entre votre discourt et celui des moines copistes, dans un des commentaires ci-dessus, très à propos). Ainsi, on ne peut pas juguler les évolutions technologiques, simplement s’adapter à la société qui nous entoure. Personnellement, j’ai acheté en double exemplaire (un pour moi et l’autre en cadeau) les dernières musiques de RadioHead ainsi que deux places pour leur concert. Mais je n’irai pas acheter des cd musicaux ne me permettant pas de lire mes musiques sur les lecteurs de mon choix ni des dvd vidéos remplis d’annonces contre le piratage (alors que j’ai acheté le dvd!).
Votre discourt prône une surveillance de tous. Ce que vous nommez allègrement « pédagogie active » est, à mes yeux et à ceux de nombre de mes concitoyens, des manoeuvres de surveillance digne du livre 1984 (que je vous conseille si vous ne l’avez pas encore lu).
Je fais moi même partie des utilisateurs de logiciels libres, conscient de la nécessité de reconnaître au mieux le droit d’auteur, mais votre méthode est réellement (même si celà ne vous plaît pas) digne des penseurs fascistes et est archaïque.
Vous n’avez pas répondu au commentaire vous demandant comment vous réagiriez si l’on venait fouiller dans votre vie privée pour chercher si vous ne faites rien d’illégal en prenant connaissance, par la même occasion, de tout ce qui relève de la vie privée. Parce que c’est bien ça le soucis: à partir du moment où un dispositif de surveillance envoyant des informations sur l’utilisateur est installé sur un ordinateur, il y aura forcément des déviances. C’est pour celà qu’aujourd’hui nous nous opposons à vos demandes, non pas parce que nous voulons jouer les « forces obscurantistes ».
Vous savez, votre discourt me fait sourire, on dirait le discourt de Georges W. Bush à propos de l’Axe du Mal. Il y a vous d’un coté, et les « forces obscurantistes » de l’autre. Il vous faudrait arrèter de vous prendre pour Luke Skywalker (tiens, d’ailleurs, j’ai vu la dernière trilogie Star Wars au cinéma et j’ai les cassettes de la version remasterisée de la première trilogie).
Ma dernière question va en faire sourire plus d’un: Comptez-vous créer un logiciel espion qui tourne sur toutes les architectures (PPC, x86, x86_64, etc) et sous tous les systèmes d’exploitation (MacOS, Windows, GNU/Linux, *BSD, Solaris, etc)? Ou alors vous préféreriez peut-être que tous utilisent le même Système d’exploitation? Mais alors là, vous iriez à l’encontre de la liberté de choix du consommateur alors que la conjoncture actuelle semble enclin à faire changer les choses au sujet de la vente liée.
Bonjour Monsieur Rogard,
C’est d’abord en tant que président de l’association culture-libre que je vous écrit, aussi vous présenterais-je d’abord rapidement notre association.
L’association est née de volonté de redonner au savoir et à la culture une reconnaissance pour leurs vertus sociales.
En effet, elle part du constat que :
* la marchandisation de la culture et du savoir les relais au rang de produit de consommation;
* ces derniers perdent leurs rôles premiers de patrimoine social et de moyen d’expression des individus.
L’association se donne donc les missions suivantes :
* Information du public
* Diffusion d’œuvres sous licences libres
* Archivage d’œuvres sous licences libres
* Aides aux auteurs
* Organisation d’événements (concerts, expositaions, etc.)
* Faire de Strasbourg la capitale européenne de la culture et du savoir sous licence libre
Vous pouvez d’ailleurs visiter notre wiki qui contiens au moment de se poste un peu plus de 1200 œuvres sous licence art libre et pourquoi pas, y participer : http://www.culture-libre.org/wiki/Accueil
Voila présentation faite, vous avez donc une idée de la vision de la culture portée par notre association.
D’abord j’aimerais vous rassurer quand à la pérénité de la conception d’œuvres par les êtres humains. Les êtres humains concoivent des œuvres depuis ainsi dire toujours, Altamira et Lascaux vont en convaincront je pense, et tant qu’ils seront, en tous temps, tous lieus et toutes conditions, ils continueront d’en concevoir.
Dire que «Le projet de loi “Création et Internet ” n’institue pas une surveillance généralisée des réseaux qui serait contraire à la réglementation européenne.», c’est faire preuve d’une manisfeste méconnaissance du fonctionnement du réseau internet. Et encore, je ne pense pas qu’aucune connaissance technique ne soit nécessaire pour comprendre ce que vous voulez mettre en place.
Comment pensez-vous détecter si un particulier fait circuler illégalement une œuvre sur laquelle vous détenez le monopole, sans vérifier systèmatiquement ce que fait circuler chaque individu ? Vous pourriez examiner des paquets au hasard, mais ce ne serait guère mieux. Que diriez-vous que votre courrier papier puisse être tiré au hasard par vous ne savez qui et fouillé pour assurer la pérénité d’un monopole ?
De plus l’exclusion sociale que vous voulez engendrer par la coupure de la connexion internet dans le cas où votre solution nous détecterais comme enfreignant un de vos monopoles, même s’il s’agissait d’un faux positif qui plus est, va à l’encontre de la décision récemment prise par le Parlement Européen.
Aussi je ne serais également que vous encourager à rencontrer la quadrature du net qui, j’en suis sûr, seront vous expliquer tout cela très bien.
Enfin, il serait temps de se réveiller et de s’appercevoir que votre vision de la culture, n’est pas celle de tous les auteurs, loin de là. Aujourd’hui les alternatives s’organisent, et si elles ne sont pas uniformes en tout point, elles sont toutes clairement opposé à votre volonté de persécuter les personnes qui désirent partager la culture au mépris de vos monopoles.
Je ne suis pas la voix de tous les auteurs, mais vous ne l’êtes pas plus.
Aussi, vous parlez «système de pédagogie». La pédagogie, ce n’est pas imposer son point de vue par la force (de la loi).
Nous aussi nous voulons apprendre aux gens. Nous voulons leur apprendre que la culture est fait pour être partagé. Nous voulons leur apprendre que ceux qui diffusent des œuvres à la seule fin de contrôler la culture, ne mérite pas qu’on s’attarde à leur donner ce pouvoir. Nous voulons leur apprendre aussi que la culture ne se consomme pas, elle se vie. Nous voulons leur apprendre qu’un auteur n’est pas une créature divine, un «créateur» qui fait jaillir des œuvres du néant et qu’il faudrait aduler comme tel. Enfin nous voulons leur apprendre et les encourager à concevoir de nouvelles œuvres sous licence libre.
C’est là ce que nous enseignerons, ce sera à chacun de se forger une opinion à la vue de cette éclairage.
Copyleft: cette oeuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org
L’utilisation de certains logiciels de détection d’oeuvres contrefaites a été autorisé par le conseil d’Etat qui a annulé une décision de la CNIL concernant la SACEM et la SPPF. Tout cela est donc parfaitement conforme aux règles qui protègent les libertés publiques.
Encore un amalgame douteux.
« Dès qu’une loi est instaurée, elle défend les libertés publiques. » C’est ce que vous emblez dire. Et bien non, il existe des lois privatives de liberté. (d’ailleurs, avez vous lu ces décisions? Quel était le point problématique? Vous ne savez pas?)
Un second amalgame, encore: « on protège les libertés publiques, donc on est le bien, dites amen ».
C’est _faux_. Avez vous la moindre honnêteté intellectuelle?
Que vous protégiez des industries, c’est votre business, pourquoi pas après tout. La malhonnetete dans la protection des marchés n’a semble t’il plus de limites. Mais que vous batissiez ce combat sur la protection
1. de la liberté de création des auteurs
2. des libertés publiques,
c’est au delà de la mauvaise foi, c’est du mensonge pur et simple (et c’est de plus parfaitement abject).
Une agence de lutte contre les infractions au droit d’auteur avec plus de droits qu’aucune agence de lutte contre le terrorisme n’en a jamais eu … Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère !!!
Merci Philippe. Quand je lis le ton de certains commentaires je comprends ce qui s’est passé pendant la révolution française.
Julien, je ne sais pas où vous avez lu que l’Hadopi aurait plus de pouvoirs qu’une agence de lutte contre le terrorisme alors qu’elle sera soumise au contrôle de l’autorité judiciaire.
Attendons la version définitive du projet de loi et nous pourrons discuter en parfaite connaissance de cause
Je crois que vous devriez portez une certaine attention au commentaire de Toto(et pas seulement au dernier mot).
Les logiciels libres reposent sur le respect du droit d’auteur. De ce fait, les personnes les plus impliqués dans ces logiciels sont également les plus sensibles au problème du droit d’auteur. Paradoxalement, ce sont également les « libristes »(termes associés aux défenseurs de logiciels libres) qui chaque fois s’en prenent plein la figure. Par exemple, alors que le « taux de sensibilisation » aux problèmes des droits d’auteurs sont sans doute sous Linux, c’est également un OS où il est illégal de lire un DVD pourtant légalement acheté.
Je crois que finalement que ces solutions extrèmes sont plus le résultat de l’impuissance de l’industrie de la culture à réagir face à internet.
Quand au terme de « pédagogie active », où est la pédagogie ici? On parle plus de répression. La pédagogie, finalement, c’est plus les personnes impliqués dans les logiciels libres qui la font.
Eh bien, je ne connais pas d’agence de lutte contre le terrorisme, ou de quelconque agence pour tout dire qui puisse à la fois déterminer les coupables et punir ces coupables.
Je suis certainement encore plus vieux jeu que vous, mais je me souviens d’un certain Montesquieu et d’une histoire de séparation des pouvoirs … mais je m’égare. Et de toute façon, ces écrits ne sont plus couvert par le droit d’auteur, ils sont hors sujet ici.
Bonsoir Pascal
Vous faites vraiment de la résistance en ne fermant pas vos commentaires de blogs, c’est tout à votre honneur…
Je ne partage pas du tout vos positions, mais je pense que ça ne sert à rien de vous prendre de haut pour faire comprendre qu’il y a aussi pas mal d’auteurs, d’artistes qui ne partagent pas vos idées, parfois je me dis que vous n’avez pas le choix, vous êtes un peu comme le héros de Bienveillantes de Johnatan Littel, vous avez le sens du devoir, vous croyez en votre cause même celle-ci comporte des aspects plutôt négatif sur le plan humain.
@+
Juste un petit commentaire pour dire que malgre les differences d’opinion, j’apprecie que ce blog soit ouvert a la discussion. J’espere que votre blog continuera a etre un espace de discussion pour les semaines a venir.
Je constate que si je ne me trompe pas, que tout le monde dans ces commentaires sont pour le droit d’auteur. A ne pas confondre d’ailleurs avec le terme de « propriete intellectuelle » que je vois dans certains commentaires, terme que je n’aime pas trop car il melange le droit des brevets, des marques, des bases de donnees… et ce n’est pas l’objet de cette discussion. Et je n’aime pas non plus le fait d’utiliser le mot propriete pour quelque chose de non materiel (c’est la « propriete imaginaire »?)
Pour detendre un peu l’atmosphere, je me permets de mettre un extrait d’un discours de Victor Hugo:
« Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient — le mot n’est pas trop vaste — au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.
(…)
ce sacrifice n’est pas nécessaire »
source: http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_d%27ouverture_du_Congr%C3%A8s_litt%C3%A9raire_international
Vous avez raison Philippe le papy fait de la résistance .Quant à Victor Hugo, c’était un brillant défenseur des droits d’auteur, allant même jusqu’à proposer a l’issue de l’expiration de la protection la création d’un domaine public payant.
Bricolage législatif pour un combat d’arrière-garde !
C’est ainsi que l’on peut qualifier ce projet de loi ainsi que DADVSI ou les brevets logiciels (au parlement européen).
Ces combats d’arrière-garde sont les mêmes que ceux des :
– moines copistes contre les imprimeurs,
– tisserands contre les métiers à tisser (ils les sabotaient en lançant leurs sabots),
– cochers anglais avec le « locomotive act » http://en.wikipedia.org/wiki/Locomotive_Act
Ce dernier exemple est l’archétype du bricolage législatif. On peut s’en moquer, mais les lois “Création et Internet” et DAVDSI sont de même facture.
Les éditeurs (papier, disque) étaient nécessaires pour transporter l’immatériel. Ils ne le sont plus. Leur profession va se marginaliser et se transformer, certains vont disparaître mais dans le même temps d’autres métiers apparaissent, c’est normal. Vouloir freiner cette évolution inéluctable c’est vouloir refaire le Locomotive Act.
Ne soyez pas complice de bricolages juridiques destinés à prolonger un peu le monopole de quelques uns.
N.B. : Je suis très respectueux du droit d’auteur sans lequel le logiciel libre ne pourrait exister.
Très franchement, au risque de paraître un peu utopiste, ça ne vous est jamais venu à l’esprit de laisser tomber ces bêtises de protections, et de plancher plutôt sur un système où tout le monde pourrait avoir accès à tout ? Toute la connaissance, toutes les créations, disponibles partout et pour tous sans se soucier d’une quelconque limitation, voilà vers quoi doit tendre l’Internet ! Certes la reconnaissance d’un créateur, et l’association d’une création à son créateur sont des choses essentielles, mais ça ne sert pas forcément de mettre autour des protections façon bunker. C’est purement humain, plus on a tendance à mettre de barrières, plus ces barrières sont dures, plus des gens auront envie de les franchir, juste pour le plaisir de le faire. Si, au contraire, vous laissiez par exemple le phénomène s’essouffler de lui-même, en cherchant d’autres solutions que l’attaque frontale généralisée sur le réseau, peut-être que ça fonctionnerait mieux, et qu’on parviendrait à des évolutions beaucoup plus acceptables pour tout le monde.
Pascal R: Quelle était la durée de protection des droits d’auteur à l’époque de Hugo déja ?
Tiens, pour info, vu sur un forum/tracker bittorrent consacré au cinema rare, bizarre, oublié (des odieux pirates qui tuent les pauvres petits artistes oubliés en somme) :
Do you still pay to see movies? Do you go to the cinema, buy/rent DVDs, etc.?
Yes 77%
No 23%
Votes: 951
Au fond tout ce que vous arriverez à faire c’est à provoquer une haine généralisée de toute une génération pour tout ce qui ressemble de près à de loin à du droit d’auteur. L’acte de copier une oeuvre (qui continuera de se faire de mille façons, même avec l’accès internet ou les mains coupées, même avec des coupables mis au pilori avec bonnet d’âne sur la place publique), ainsi que le fait de s’engager à ne jamais acheter d’oeuvre dans le commerce deviendra de plus en plus un acte politique.
En fait, si l’on n’avait pas la volonté d’arrêter vos bêtises pour préserver un peu l’économie française, la compétitivité, les rapports sociaux et la culture (la vraie celle qui enrichit la société toute entière et s’échange, pas celle qui se vend de façon unidirectionnelle comme des barils de lessive et se conçoit avec la finesse d’une blague de JM Bigard) on pourrait tranquillement vous laisser faire en se réjouissant : votre loi géniale, qui marchera à tous les coups, aura pour seul effet d’accélérer le déclin de ces industries obsolètes…
(Pour le film je ne me fais pas de souci : les entrées en salle ne se sont jamais aussi bien porté, et les mécanisme publics et mutualisés sont une part royale du financement de la création)
Contreproductive. Demain plus qu’hier, si la loi est voté, je téléchargerai. Question d’honneur, de fierté peut-être, d’amour de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme.
Au bout de quelque temps, je ferai la promotion de réseau sécurisé, comme GNUnet ou Freenet. Alors, bien que personne ne souhaite vraiment en arriver là, quand GNUnet sera aussi facile à installer que n’importe quel réseau – et cela arrivera, cela n’est pas « difficile » ou trop « complexe » – il vous sera impossible de savoir qui télécharge ou qui contrefaçonne.
Dommage. Mais enfin, il s’agit d’une guerre que vous ne pouvez gagner, même et y compris en hypnotisant les gens par quelques tours de foires.
J’ai toujours voulu rester dans la légalité.
Pour ce faire, depuis certaines lois qui m’empêche de lire des DVD ou CD légalement acquis sur mon ordinateur, j’ai décidé il y a 2 ans de ne plus acheter aucun DVD ni aucun CD issus des circuits de distribution des majors.
Nous sommes une petite dizaine à avoir pris cette décision, et depuis nous nous y tenons. En contrepartie, nous allons à des concerts, auxquels je n’allais jamais auparavant, et je télécharge de la musique sous license libre.
Je ne connaissais rien au monde du libre il y a 3 ans, mais depuis, je suis surpris du nombre de personnes dans mon entourage qui ont réagi comme moi au climat dans lequel sont votées les lois concernant internet et le droit d’auteur. Je pensais être l’exception, alors que j’étais déjà en retard sur mon temps.
La durée initiale du droit d’auteur était de 14 ans, renouvelable une fois. D’ailleurs d’après une récente étude 14 ans non renouvelable serait la durée optimum pour un tel monopole [1]. En effet, n’oublions pas que si la société concède un monopole aux auteurs c’est pour créer un équilibre entre eux et le public, afin qu’aucun ne soit l’esclave de l’autre, tout en favorisant la conception de nouvelles œuvres.
Autant de soucis, monsieur Rogard, aux quels vous ne semblez pas attacher la moindre importance. Il semblerait, mais je serais heureux de me tromper, que pour vous le droit d’auteur est là pour asseoir une domination, si possible perpétuelle, des «ayants droits» (sic) sur le public.
Si votre soucis était réellement la «création», vous vous battriez pour un raccourcissement de la durée du droit d’auteur et pour qu’il est une durée fixe à compté de publication de l’œuvre. Car vendre des droits sur une œuvre conçues il y a plus de cent ans, ce n’est pas favoriser la «création». Mais ce pour quoi vous vous battez monsieur, c’est la conservation et l’extension de privilèges accordés sous forme de monopoles d’utilisation d’œuvres. Car rappelons le, vous ne vendez pas de la culture, vous vendez des droits. Vous ne représentez pas une société de gestion de la culture, mais une société de gestion de droits.
Au fond qu’importe le sujet sur lequel vous avez un monopole, vous pourriez tout aussi bien vendre de l’air, ce qui importe pour vous c’est de maintenir vos monopoles. Et visiblement, qu’importe que pour maintenir ces monopoles il vous faille empiéter sur les droits de l’homme.
Bien sûr la faute ne vous incombe pas totalement, le public n’est pas forcé de vous payer des rentes après tout. Mais mettons pour leur défense qu’il est aujourd’hui difficile d’échapper au constant matraquage publicitaire. Votre «pédagogie active», ce n’est ni plus ni moins que du bourrage de crâne. Je ne veux pas de ces œuvres qui cherchent à m’aliener le plus possible. Mais les éviter complètement est aujourd’hui tout simplement impossible. C’est bien malgrès moi que je connais des chansons dont votre société détiens peut être les droits.
[1] http://www.numerama.com/magazine/4969-Droits-d-auteur-14-ans-de-protection-avant-le-domaine-public.html
Vous devriez mieux vous renseigner sur l’histoire du droit d’auteur qui est un acquis de la révolution française qui a consacré deux principes:
Un droit exclusif est conféré aux auteurs parce que leur propriété est la « plus sacrée, la plus personnelle de toutes les propriétés », procédant du fruit de la pensée, de la création intellectuelle.
Ce droit est temporaire et l’auteur en jouira pendant sa vie, puis ses héritiers pendant cinq ou dix ans après sa mort, parce que l’intérêt public exige aussi, au nom de la diffusion des œuvres, que le monopole ne soit pas éternel, et que l’œuvre puisse rentrer dans le domaine public.
La durée de protection a ensuite et été portée à 50 ans sans compter les prorogations de guerre puis harmonisée par la législation européenne à 70 ans à compter du déces de l’auteur.
Et heureusement pour vous que la propriété de votre maison n’est pas limitée à 14 ans quoique cela permettrait ensuite connaissant votre altruisme d’en faire don à des mal logés
« Et heureusement pour vous que la propriété de votre maison n’est pas limitée à 14 ans quoique cela permettrait ensuite connaissant votre altruisme d’en faire don à des mal logés »
La bonne analogie entre un bien matériel et immatériel !
C’est si compliquée que cela de comprendre si quelqu’un d’autre joui de ma musique, je peux encore jouir de celle-ci moi-même ? Ce qui ne serait pas le cas avec une maison !
La différence n’est pas suffisamment fondamental pour être remarqué ?
Et comment osez-vous défendre l’extension infinie du droit d’auteur ! Le domaine publique pour tout ce qui est audio et vidéo est inexistant, Disney ayant réussi au US de faire une loi rétroactive (!!) pour protéger Mickey.
Le domaine publique est pourtant la source principale d’inspiration de nombre d’auteurs, malheureusement, il se limite de fait aux livres…
Erreur le domaine public s’applique à toutes les oeuvres de l’esprit. Et dans la pratique cela concerne aussi les opéras ,les oeuvres théatrales, les oeuvres musicales et cela concernera de plus en plus d’oeuvres cinématographiques.