Lola Montès
18 mai 2008 par Pascal Rogard - Weblog
Hier, la soirée magique à Cannes, ce n'était pas la projection du dernier et excellent film de Woody Allen "Vicky Cristina Barcelona" interprété par Scarlett Johansson, Pénélope Cruz, Javier Bardem et Rebecca Hall, mais la présentation dans la salle du 60éme anniversaire de la version magnifiquement restaurée par Tom Burton du film maudit de Max Ophuls "Lola Montès".
Une restauration techniquement très complexe désormais facilitée par les technologies numériques permettant de retrouver les couleurs et le format de la version originale, un son de qualité et surtout le montage voulu par le réalisateur Max Ophuls avant que le film ne soit trafiqué par un producteur inculte.
C'est pourtant un autre producteur qui fait partie de l'histoire du cinéma Pierre Braunberger qui après avoir racheté les droits de Lola Montès commença une première restauration de ce chef d'oeuvre. Sa fille Laurence a su rassembler autour de cette mission patrimoniale un partenaire public la cinémathèque française, les ressources de la copie privée avec le fonds culturel franco américain, et des partenaires privés la fondation Thomson pour le patrimoine du cinéma et de la télévision animée par "the lady in red" Séverine Wemaere et la société Technicolor.
Un bel exemple de coopération franco-américaine pour la bonne cause du cinéma.
Mais l'univers enchanté du cinéma disparait au petit matin quand la télévision et ses pisse-copie réapparaissent.
Narrant le traditionnel repas offert par M6 auquel je doute qu'il ait assisté jusqu'à la fin, l'anonyme envoyé spécial de la publication du groupe Lagardère dénommé Journal du Dimanche raconte: "Et le déjeuner a viré au happening lorsque le très psychorigide représentant du syndicat des producteurs (Pascal Rogard) s'est levé à son tour pour dire qu'il était globalement sur la même ligne pour la première fois depuis des années. Inhabituel." Cette ligne prônée par Nicolas De Tavernost et Jérome Seydoux consiste à prôner la suppression des jours interdits de cinéma à la télévision et à autoriser une deuxième coupure publicitaire des films.
Sur le premier point pas de doute les invités de M6 ont pu effectivement m'entendre redire ce que je répète depuis des années, la réglementation sur les jours interdits est complètement dépassée à l'heure du numérique et d'une moindre appétence des chaînes en clair pour la diffusion des films.
Sur le deuxième point qui met en jeu le droit moral des auteurs mes réserves n'ont pas changé et je confirme ma psycho-rigidité.
Bref le nouveau directeur de la rédaction du Journal du dimanche a beaucoup de travail pour redonner de la crédibilité à son canard et il pourrait commencer par conseiller à ses journalistes de mettre à jour les biographies des personnes citées.
Je suis d'ailleurs disposé à lui donner les numéros de téléphone de quelques bonnes écoles de journalistes où il pourra engager de nouveaux talents et en échange j'espère qu'il me transmettra les cordonnées d' un bon psychiatre que je m'engage à contacter pour soigner mon mental.
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Commentaires (2)
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Excellent !
A propos de Lola Montes, notez au passage que si l’image à été traitée par Technicolor, la restauration du son a été efféctuée en France dans un petit laboratoire indépendant.