Liberticide
20 juin 2008 par Pascal Rogard - Weblog
Liberticide le mot est fort et tranchant comme une décision de Robespierre, mais qui pouvait croire en écoutant Christine Albanel présenter avec conviction le projet de loi "Création et Internet" que la ministre de la culture et de la communication avait des intentions liberticides.
La vérité est qu'il y a deux camps ceux qui sont décidés à protéger la liberté de la création tout en respectant les libertés publiques et ceux qui s'accommodent de la situation actuelle de pillage des oeuvres de l'esprit grace aux nouvelles technologies numériques.
Rien n'est plus étranger aux créateurs que l'idée de répression et c'est pourquoi nous soutiendrons avec force un projet de loi qui repose sur la pédagogie et le développement d'offres légales attractives.
Et que nous attendrons avec sérénité les propositions alternatives de ceux qui veulent continuer à disposer gratuitement de ce qui ne leur appartient pas.
Continuez votre lecture avec
- Article suivant : Comme si de rien n’était
- Article précédent : La téléthèque
Articles similaires
Commentaires (18)
Laisser un commentaire
La création se porte très bien, merci, laissez la tranquille ! Allez faire un tour sur myspace pour vous en rendre compte, il n’y a jamais eu autant d’auteurs et de créateurs… la seule différence c’est qu’eux maintenant, ils sont informés et ne font plus appel à vos services, c’est ça votre grand drame).
Ce que vous défendez c’est les revenus financiers que vous vous faites sur le dos des auteurs, nullement la liberté de créer, ayez svp l’honnêteté intellectuelle de le dire.
En quoi vous priver de revenus financiers et les redistribuer directement aux auteurs remet en cause la liberté de créer, pouvez vous répondre à cette simple question Mr Rogard ?
La SACD, la SDRM, la SCPP et la SACEM sont elles les muses des auteurs français ?
Ca fait toujours rire de se voir donner des leçons de pédagogie par des personnes qui n’ont pas su faire évoluer leur profession en plus de 10 ans d’Internet.
« Et que nous attendrons avec sérénité les propositions alternatives de ceux qui veulent continuer à disposer gratuitement de ce qui ne leur appartient pas. »
… et c’est si drôle de se faire traiter de voleur par vous et vos copains de la SACEM, cette même SACEM qui a exproprié les auteurs juifs pendant la seconde guerre mondiale, où dont un ancien haut dirigeant a fuit dans un paradis fiscal pour encaisser le plus illégalement du monde les droits du Boléro de Ravel 🙂
Votre campagne de désinformation est scandaleuse, mais elle n’ira pas loin, nos institution ne sont pas dupes et vous ne jouerez pas impunément avec bien longtemps.
45000 auteurs nous font confiance pour défendre leurs droits, mais ce n’est pas une obligation. Vous pouvez créer et diffuser gratuitement ou contre rémunération vos oeuvres comme vous l’entendez.
Quant au Boléro de Ravel je l’apprécie particulièrement dans la scène du film de Blake Edwards » 10 » entre Bo Derek et Dudley Moore.
A combien d’auteurs sur ces 45000 reversez vous une somme mensuelle supérieure ou équivalente au smic ?
Tous les renseignements sont dans notre rapport d’activité accessible sur le site http://www.sacd.fr
Mais vous avez raison peu d’auteurs gagnent correctement leur vie
Est-ce une conséquence directe ou indirect du piratage des oeuvres de l’esprit alors que tout le monde s’accorde a dire que les oeuvres les plus piratées sont des blockbusters ?
Entendons nous bien, je ne cautionne nullement le piratage et je vous trouve franchement courageux de publier ces commentaires, mais la réponse que le ministère de la culture souhaite apporter à une portée sur l’ensemble de l’économie du web, ceci dépasse de loin le droit d’auteur… le problème n’est pasz le fonds, c’est la méthode.
Une conséquence direct de cette petite blague est que mon entreprise va devoir abandonner la moitié de son activité, nous déployons des réseaux sans fil ouverts et le texte présentée par madame Albanelle nous oblige a poser des dispositifs de filtrages… mesure que seule une personne qui n’a jamais pratiqué sérieusement l’internent peut trouver applicable. Donc oui vous êtes liberticides et oui vous m’empêcher d’exercer mon activité tout ce qu’il y a de plus légale, et oui comme de nombreuses entreprises françaises qui font vivre bien plus de 45 000 personnes nous serons les dommages collatéraux de l’Hadopi.
En outre n’existe t-il pas un ministère de l’économie numérique avec des gens plus compétents que madame Albanelle pour trancher sur ces questions et faisant un peu moins l’objet du lobby que vous représentez ?
Une brève réponse: Albanel ne rime pas avec aquarelle comme vous l’écrivez.
Plus sérieusement si le projet de loi vous semble poser des problèmes techniques pour votre activité ,il vous faut en faire part au ministère de la culture et de la communication et à celui de l’industrie.
Et je ne doute pas que les Parlementaires seront aussi soucieux d’améliorer le texte afin d’éviter des dommages collatéraux.
Il y a toujours matière à discuter avec les personnes de bonne foi.
Oui effectivement mes excuses les plus plates à Mme Albanel pour avoir écorcher son nom, il faut dire que dans notre secteur elle n’a rien d’une professionnelle reconnue 😉
L’élaboration de l’hadopi c’est un peu comme aller chez un charcutier pour se faire couper les cheveux. Comme je vous le disais c’est un problème de méthode, la désinformation organisées par les sociétés d’auteur, les majors et le ministère de la culture va être lourde de conséquences et l’industrie des bien culturels en sera la première pénalisée.
D’ailleurs, contrairement à ce qu’affirme madame Albanel, le conseil d’Etat à lourdement critiqué son texte cf:
http://www.pcinpact.com/actu/news/44236-Dessin-Conseil-Etat-Christine-Albanel.htm
… mais on n’en est plus à un mensonge prêt hein 🙂
Ni vous, ni moi, ni le site que vous citez n’avons l’avis du Conseil d’ Etat et je n’ai aucune raison de ne pas croire ce qu’a dit la ministre.
Espérons donc que le Premier Ministre autorisera sa publication ce qui nous permettra de juger sur pièces et d’améliorer nos connaissances juridiques.
Pourtant à en lire ceci :
http://www.pcinpact.com/actu/news/44208-conseil-etat-hadopi-albanel-avis.htm
PCImpact a l’air rudement bien informé, j’ai du mal a croire que tout ceci ne soit que le fruit de l’imagination de l’auteur de l’article. Ca ressemble bien à une « fuite ».
Peut-on peut parler de « petits mensonges par omission » ?
Les questions du filtrage et de la mise en place de la riposte graduée on subit des aménagements conséquents sur lesquels la ministre a étrangement peu communiqué.
C’est inexact la ministre a parlé de la question du filtrage lors de son point presse:
« Ces mesures, vous le savez, peuvent prendre la forme d’un retrait ou d’une suspension de l’œuvre protégée, ou d’un filtrage de l’accès à ce service. La lettre des accords de l’Élysée prévoyait le principe du transfert, à la Haute Autorité, de la compétence pour prendre ces mesures.
A la réflexion, toutefois, il est apparu que l’objectif poursuivi – à savoir, permettre que les mesures nécessaires soient prises de façon rapide et efficace – pouvait être atteint en améliorant la procédure suivie devant le juge. »
Il apparait probable que le Conseil d’Etat a estimé non fondé le transfert des injonctions de filtrage du juge à l’Hadopi.
Ce sujet qui n’affecte pas la mise en oeuvre de la réponse graduée était d’ailleurs source de polémiques entre certains ayant-droits et les opérateurs de télécommunication.
La rédaction actuelle met fin à ces discussions et revient à une compétence du juge dont la SACD n’a jamais demandé à ce qu’elle soit modifiée.
Juste une précision de taille afin de rétablir la vérité s’agissant des attaques calomnieuses contre la SACEM.
La Commission Mattéoli a mis en évidence que la spoliation des redevances de droit d’auteur des auteurs, compositeurs et éditeurs juifs par la SACEM relevait de la pure fiction (je vous renvoie au rapport parlementaire publié à la Documentation française – sa lecture me semble indispensable pour qui se hasarde à de telles attaques).
Pour un chef d’entreprise votre manque de rigueur frise la malhonnêteté (au moins intellectuelle).
L’anonymat de l’internet ne doit pas tout permettre, et surtout pas la diffamation !
Un peu d’éthique Mr. B.
Monsieur Rogard,
Je trouve tellement dommage que la seule once de créativité dont savent faire preuve les industriels du cinéma et de la musique soit dans la répression. Bien entendu qu’il existe des solutions alternatives : des abonnements type licence universelle (rejetée il y a quelques années à l’Assemblée Nationale pour je ne sais quelle raison fallacieuse), des systèmes transformant les fans en actionnaires directs de leur groupe, et j’en passe et des meilleures. Un petit tour tour ce net tant décrié devrait vous ouvrir les yeux, mais encore faudrait-il que vous preniez le temps de vous virer vos oeillières…
Voilà mon opinion Monsieur Rogard : par ce texte narquois, vous vous faites le défenseur d’une industrie moribonde de s’être accrochée à un modèle périmé depuis l’avènement d’internet. Cette industrie à campé sur ses positions et tenté de transposer ce vieux modèle dans un espace auquel il est majoritairement inadapté, plutôt que de chercher de nouveaux moyens de se financer et de rattraper le public. Votre erreur est de croire que les clients ont tort, alors que justement, les clients sont roi, et ont d’autant plus raison qu’ils font payer à toute une industrie ses errements et son rejet de l’évolution.
Vous aurez compris où je veux en venir : l’industrie musicale, tout comme l’industrie cinématographique, se comporte pour moi comme un vieux réac qui refuse de faire l’effort d’évoluer avec le monde (et commence à peine à le faire, bien qu’en freinant des 4 fers) et rejette dédaigneusement tout ce qui semble jeune et nouveau, sous prétexte que ça ne peut pas rivaliser avec un quelconque âge d’or (le modèle de l’album physique ici), qu’il a crystallisé. Avoir toute une vie derrière soit, aussi réussie qu’elle puisse être, n’excuse pas une telle sclérose intellectuelle. Heureusement, tout ce qui est vieux meurt un jour, et je ris de ces futiles efforts contre les « pirates ». Je suis bien plus intéressé par l’évolution des modèles qui naissent aujourd’hui, et qui j’espère ne formeront pas la vieille garde réac de demain.
Pour conclure, je me permettrai de vous rire au nez quand vous mentionnez les « offres légales » disponibles sur le web. Ces offres (dont j’use par ailleurs) ont, doivent encore lutter pour exister face aux majors qui décidemment préfèrent aller au mur plutôt que de prendre le train de l’évolution et négocier raisonnablement leur transition vers un nouveau modèle.
En vous souhaitant beaucoup de bonheur dans votre bataille contre les « pirates », bataille perdue d’avance car elle ne cherche qu’à traiter un symptôme, au lieu de s’occuper du vrai problème.
Raoul
Sur les offres légales vous avez parfaitement raison, elles sont insuffisantes, pour le reste je suis preneur de propositions concrètes et réalistes permettant de mettre le développement d’internet au service de la création.
Monsieur Rogard,
Voici, au débotté, une première initiative, tournée vers les indépendants :
http://www.mymajorcompany.com/
Il est fort possible que vous la connaissiez déjà.
Je me permets de prendre la semaine, le temps de faire un peu d’archéologie (plusieurs années de favoris divers et variés à compulser), avant de vous communiquer les divers écrits et autres initiatives que j’ai pu rencontrer.
Raoul
Et pour vous donner de la lecture en attendant la suite de ma contribution, voici un autre aperçu des problèmes que pose cette loi, et qui justifie une partie de la levée de boucliers :
http://www.versac.net/2008/06/hadopi-loi-crat.html
Je vous conseille également le second commentaire sur cette même page, qui détaille un peu plus l’irréalité technique de ce projet.
Raoul
« pour le reste je suis preneur de propositions concrètes et réalistes permettant de mettre le développement d’internet au service de la création »
Ah alors ça, soit c’est un beau lapsus soit ça témoigne d’une vision des choses totalement surréaliste.
D’abord premier point, les lois répressives en cours d’élaboration ne défendent pas la création mais un corps de métier qui a perdu une bonne part de son utilité sociale du fait du progrès technique. J’ai nommé les producteurs, éditeurs, et autres intermédiaires qui avaient pour principale utilité de diffuser de la culture à une époque où il n’y a vait que des moyens physiques de le faire. Passons sur ce point, vous pourrez toujours nier l’évidence là dessus donc rien ne sert de s’y apesantir.
Par contre ce qui est nouveau et amusant c’est que pour vous le développement d’internet doit se faire « au service de », en en particulier au service de vos intérêts financiers. Et tant pis si pour ce faire on déclare la guerre à ses usagers, qu’ils soient historiques comme les chercheurs et développeurs de logiciels libres ou plus récents comme la fameuse ménagère de moins de 50 ans.
Cela témoigne d’une méconnaissance de ce qu’est internet qui laisse sans voix. Pas étonnant qu’on acouche de lois si stupides si des gens qui voient le monde comme ça participent à leur élaboration.
Franchement, mon point de vue est que si le développement d’internet permet de faire le ménage dans les intermédiaires entre le créateur et le public qui sont devenus bien trop nombreux et gourmands alors tant mieux. Mais internet n’a pas vocation à être « pour » ou « contre » des acteurs d’une industrie qui lui est à priori totalement étrangère/
Monsieur Rogard, chers tous,
J’avais donc commencé à compulser 5 ans d’archives de favoris pour retrouver ces fameux articles dont je parlais. Et incidemment, je suis tombé sur ceci :
http://www.ecrans.fr/Le-Net-donne-la-note,4458.html
Puis sur plein d’autres articles récents et de sites qui traitaient du sujet. Finalement, je me suis demandé pourquoi je ferai le travail d’un professionnel de la question, qui condamne sur la base d’idées vieilles de 20 ans, sans même faire ses recherches sur les arguments de ses contradicteurs, et alors même que ce sujet est fortement proéminent dans l’actualité. Loin de moi l’idée d’être offensant, mais tout de même, cette idée me dérange un peu, d’autant que ce ne serait pas vous rendre à un service que de tout vous donner tout cuit, alors qu’apprendre à utiliser le net par soi-même est plutôt simple et vous sera bien plus utile. Et surtout, je l’avoue, je suis un gros flemmard 😉
Je vous conseille donc de débuter vos recherches sur des sites comme numerama.com (fr), slashdot.org (anglais, sur l’informatique en général, mais traite régulièrement de la législation sur les échanges de fichiers), et éventuellement Wikipedia, et je vous garantis que vous trouverez rapidement de quoi réfléchir sur la question d’un nouveau modèle économique pour la musique. Pour le reste, Google, un zest de réflexion sur les termes à mener pour vos recherches accompagné d’un soupçon de connaissances en anglais devraient vous permettre d’extirper quelques données intéressantes.
En vous souhaitant une bonne recherche 🙂
Cordialement,
Raoul
Mais je ne parlais pas musique mais oeuvres cinématographiques et ce n’est pas le même sujet.