La laitière et le pot au lait
22 janvier 2009 par Pascal Rogard - audiovisuel
En annonçant qu' avec TF1 et Canal plus, ses compères dans l' " Association des chaines privées", il réfléchissait à un plan d'aide en faveur des télévisons commerciales, Nicolas de Tavernost le PDG de M6 a fait preuve d'un humour peu gouté par ses partenaires qui l'ont promptement obligé à un vigoureux exercice de rétropédalage.
Car s'il est vrai que le début d'année publicitairement difficile de TF1 et M6 justifie leurs récriminations contre la taxe censée compenser un effet d'aubaine qui pour le moment et espérons le temporairement n'est qu'un effet de guigne, il faut reconnaitre que le projet de loi audiovisuelle est en lui même un vrai plan d'aide aux télévisions commerciales.
Les quasi SDF bénéficient, en effet, de la mesure qu'ils avaient toujours réclamée la suppression de la publicité sur le service public ainsi que de la fort impopulaire coupure publicitaire des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles.
A ces disposition s'ajoute le décret sur la publicité télévisuelle qui publié en dépit des récriminations de la presse écrite, des radios et des chaines de la TNT, a considérablement assoupli la réglementation, grâce à une série de mesures techniques qui améliorent fortement la capacité des chaînes historiques à développer leurs ressources publicitaires.
Le gouvernement ne pourra qu'être déçu par tant d'ingratitude et à défaut d'un nouveau plan d'aide, il pourrait exiger des patrons de chaines qu'ils renoncent à leur bonus et demander aux actionnaires d'oublier leurs dividendes en récitant pour pénitence la fable de La Fontaine "La laitière et le pot au lait" et en méditant ce proverbe oriental : "Ne payez pas d'ingratitude le bien que l'on vous fait".
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