La fiction TV à l’honneur
22 septembre 2009 par Pascal Rogard - audiovisuel
Même si on y boit moins frais, la fiction française a beaucoup gagné du transfert de Saint Tropez à la Rochelle de son festival dont la dernière édition vient de se cloturer par un palmarès qui reflète la diversité de notre production nationale.
La Rochelle qui accueille écologiquement beaucoup de manifestations culturelles dispose ,en effet d'un public nombreux et attentif et surtout de lieux de projections adaptés comme la scène nationale "La coursive " idéalement située près du vieux port et animée par le dynamique Jackie Marchand .
En dépit de la morosité du climat économique, les professionnels de la profession étaient plustôt optimistes et en tout cas conscients de la nécessité de renouveler la fiction française en s'ouvrant plus aux propositions novatrices et éventuellement dérangeantes des auteurs.
Frédéric Mitterrand a témoigné de son fort attachement à la création française en assistant attentif à l'intégralité des débats du vendredi matin et en affirmant la nécessité de trouver de nouvelles ressources pour financer la création.
Une volonté partagée à droite et à gauche par le député Christian Kert et le sénateur David Assouline.
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Commentaires (13)
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Promis je vais pas me moquer des fictions Française, déjà c’est bien je saurais que nous avons un festival pour nos séries si … ouaih enfin bref.
J’ai une question sur un forum un poste disait que chaque DVD avec un film ou une série dessus était taxé je voudrais savoir sur un film normal à 19.99€ ces taxes sont de combien?
Le même poste disait que vous n’aimez pas que certain Français achètent tous leurs produits culturels à l’étranger, en Angleterre ou aux USA et que vous comptez ces achats comme du « piratage » est ce vrai?
Merci pour les réponses
Il y a comme taxes la TVA au taux normal de 19,6% et la contribution au COSIP géré par le CNC de 2%.
Les oeuvres légalement achetées à l’étranger ne sont bien sur pas considérées comme piratées.
Comment expliquer alors le prix Français des DVD je viens de faire un essai d’achat en Angleterre pour 50€ j’aurais 1 saison complète et 3 films neuf, en France la même chose m’aurait couté 110€. Qui s’engraisse sur le dos des clients en France alors?
Le doublage ne justifie en rien le prix d’un DVD, les DVD zone 1 vendus au canada sont traduits et doublés en français, et pourtant ils sont vendus au même prix qu’aux USA et seulement 2 mois apres la sortie en salle du film.
Non seulement en france on est contraints d’attendre 6 mois mais en plus on doit payer le double du prix.
Si les « profesionnels » n’arrivent pas à comprendre qu’avec une attitude pareille ils ne font que renforcer les réseaux parallèle … il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir !
Une petite réponse sur qui s’engraisse sur le dot des consommateur serait vachement sympa.
Une petite réponse sur qui s’engraisse sur le dos des consommateur serait vachement sympa.
Comment justifier l’écart de 60€ entre la France et l’Angleterre?
Je disais pas que la différence était expliqué par le doublage mais le cout du doublage existe quand même bien dans le prix du film. Comme vous je regrette les délais trop important de la chronologie des médias (même 4 mois c’est trop, ex 20th Century Boys chap. II sortie dans 3-4 salles donc invisible pour la majorité des gens mais ils sortira quand même en janvier 2010, merci la chronologie des médias archaïque), les tarifs doublés par rapport aux autres pays, le manque total d’offre légale (streaming gratuit/abonnement sur des films récents), VOD 4 fois plus cher que les vidéo-clubs et avec DRM (alors qu’on peut recopier un DVD loué).
Mon test avec l’importation de DVD et jeux Anglais a été très concluant maintenant je n’achèterais plus grand chose en France, c’est malheureux non Mr. Pascal Rogard de devoir acheter à l’étranger pour bénéficier d’un tarif normal.
Et puis, même si elles ne sont pas vraiment utiles, il y a sur les DVD des zones de protection commerciale.
En France, nous sommes en Zone 2, et les lecteurs DVD utilisés en France ne peuvent (en principe) lirent que les DVD issus de la Zone 2, ce qui exclu les USA (zone 1), l’Asie (3), l’Autralie (4), la Russie (5) et la Chine (6).
Cela dit, là encore, c’est un choix technique de protection des intérêts commerciaux des éditeurs qui a été fait et qui est au détriment des consommateurs.
Bien sur, le pékin lambda qui va acheter un DVD à la Fnac ne sera pas concerné, mais le fan d’une série qui n’est pas diffusée en France ne pourra pas non plus aller acheter les DVD aux Etats-Unis.
De même, sur un CD musical d’un artiste inconnu en France qui est vendu avec un DVD offert, la plupart du temps celui-ci est zoné et donc illisible, alors qu’il aurait été possible de ne pas zoner le DVD (zone 0).
Bref, des protections qui ont du bien moins réduire l’importation de DVD que d’inciter au téléchargement illicites des oeuvres … sans protection cette fois.
Mais c’est un sempiternel débat.
Tout à fait d’accord,
sous prétexte de chronologie différente on a imposé des zonages sur les DVD qui servent surtout à imposer des prix. Suffit de voir les prix auxquels sont vendus les DVD aux USA par rapport à ici pour s’en rendre compte.
Ne parlons même pas de la chine !
Et, comme c’est souvent répété ici, les professionnels veulent vivre de leur travail, je me doute donc qu’ils ne vendent pas ces DVD à perte.
Bref on vend aux chinois des DVD à 2€, aux américains des DVD à 10€ et aux pauvres français, dont tout le monde sait qu’ils sont bien plus riches, on les leur refourgue à 20€ avec l’impossibilité de s’approvisionner ailleurs !
Mais tout ça c’est pour le bien de la création française sans doute, qui nous régale de ses : soeurmarietherese.com, josephine ange gardien; et autres grands moments de fiction !
J’osais pas le dire que les prix était si élevé uniquement pour ne pas défavoriser les créations Française, mais j’aimerais avoir les points sur les i et connaitre la répartition du prix d’un DVD à 19.99€ = 3.28€ de TVA + 0.40€ pour le COSIP + prix du film (qui est à combien en moyenne? j’ignore, aux USA le film est achetable pour 10-12€ donc un film vaut moins de 10€) + le doublage (là non plus la transparence n’est pas de mise) + frais des distributeurs et des revendeurs (ici aussi la transparence est un ennemi).
Pourquoi acheter un DVD à 19.99€ alors que dans quelques mois il ne vaudra plus que 5-13€?
Je ne suis ni producteur ni éditeur de DVD .
Posez donc vos questions au SEVN http://www.sev-video.org/
« les professionnels de la profession étaient plustôt optimistes et en tout cas conscients de la nécessité de renouveler la fiction française en s’ouvrant plus aux propositions novatrices et éventuellement dérangeantes des auteurs.
M. Rogard, en tant que scénariste, cela fait dix ans que j’entends cela… et rien ne change.
S’ouvrir soudainement à des propositions novatrices n’engage pas à grand-choses et reste bien flou dans son application. Le vrai problème est celui de la place que tient le scénariste au sein de la production télé.
Les producteurs français fantasment tous sur la qualité des séries américaines, mais ne sont pas prêts à remettre en cause la manière dont ils traitent les scénaristes – dont la place est centrale dans le processus de création télé américaine.
Tant que les producteurs convoqueront les scénaristes et leur demanderont de travailler sans être payés dans les toutes premières étapes de création, rien ne changera.
En France, les producteurs sont des intermédiaires entre chaînes de télé et scénariste : un producteur paye un synopsis si celui-ci est acheté par le « client » (la télé). Toute la prise de risque initiale est donc assumée par le scénariste sans aucune contrepartie financière, ni aucun investissement du producteur.
Aux USA, un producteur ne demandera jamais une seule ligne écrite à un scénariste sans le payer, parce qu’il s’y est engagé auprès de la Screenwriter’s Guild. Au lieu de se retrancher derrière une soi-disante méthode française qui serait différente, les producteurs hexagonaux pourraient peut-être envisager que les méthodes qui permettent l’excellence sont meilleures que celles qui donnent de la merde en barre.
Quiconque pensant que pondre deux pages d’un projet, cela peut se faire rapidement et ne mérite pas à ce stade d’être payé est un incompétent et n’a rien à faire dans cette profession : diable, les rangs s’éclaircissent drôlement..
Quand un scénariste n’est pas payé, il bâcle son travail. Pourquoi prendre le risque de ciseler un projet qui risque de pas être retenu par la chaine et pour lequel il n’aura aucune compensation ?
Pire, si le scénariste se lance dans un travail en spéculation pour une prod, plus son travail avance, plus il courbera l’échine devant les remaniements imposés et les critiques dénaturant son projet original : après avoir travaillé pour des clopinettes tout ce temps, se dit-il, je ne vais pas courir le risque que mon projet soit refusé…
Nous n’avons pas besoin de déclarations d’intention proclamant des efforts d’ouverture. C’est du blabla.
Ce dont nous avons besoin, ce sont de méthode de travail : de vrais producteurs qui investissent dans l’écriture dès les premières lignes et AVANT la validation d’une chaîne, importer le concept du showrunner (que l’écriture d’une série soit dirigée par son auteur), nous avons besoin de writing rooms, de collaboration étroite entre les scénaristes et réalisateurs. Ras-le-bol de se coltiner des interlocuteurs qui ne sont pas scénaristes, qui n’ont aucune technique et aucun savoir-faire, et croient qu’il suffit d’avoir des bonnes notes en fac de lettres pour diriger une équipe de scénaristes et avoir la vision nécessaire à la création d’une série… Le problème, c’est qu’en France, beaucoup de gens qui se prétendent professionnels trouvent que plancher pour développer une idée ne mérite pas d’être payé. Aux USA, le développement d’un projet peut prendre plusieurs années, et ils comprennent bien que les scénaristes ne sont pas censés en attendant que ça aboutisse, vivre d’amour et d’eau fraîche.
Il faut donc un changement complet des moeurs.
A terme, je n’ai pas de doute que la télé est condamnée. Le robinet à images traditionnel ne tiendra pas le choc face au possibilités offertes par le numérique et internet. Que deviendront les séries françaises dans ce contexte ? Qui va télécharger ou regarder en streaming Julie Lescaut ou SoeurThérèse.com ? Si on ne développe pas un réel savoir-faire, la production française sera pulvérisée.
D’habitude je ne poste jamais de commentaire mais là ton article mérite vraiment d’être salué