Allo maman bobo

19 janvier 2010 par Pascal Rogard - audiovisuel

Deux syndicats de producteurs de Cinéma inspirés sans doute par les chansons d'Alain Souchon "Allo maman bobo" ou " jamais content" viennent de se fendre d'un communiqué de presse demandant aux pouvoirs publics une réunion d'urgence en raison de la " paupérisation " croissante des producteurs français.

Un cri d'alarme venant après celui de l'exploitation au congrès de Deauville,justifié selon ses initiateurs par le fait que le Cnc aurait commenté de façon trop optimiste les chiffres de l'année 2009 faisant apparaitre une baisse des investissements dans la production française.

Le Cnc ne manque pourtant pas d'arguments pour justifier son analyse et estimer qu'il n'y a pas de crise de la production puisque la chute des investissements est essentiellement liée à la diminution l'an dernier des films à très haut budget au dessus de 15 millions d'euros qui sont soumis à des cycles de production plus longs Mais à la différence des mamas Benz qui contrôlent le marché de Lomé les organisations de producteurs savent si bien pleurer misère qu'il s'en faudrait de peu pour qu'elles n'obtiennent une aide des habitants des bidonvilles.

Car l'objectif de ce tapage est  d'obtenir de nouveaux subsides des pouvoirs publics et peut-être aussi de faire oublier les devoirs des producteurs à l'égard des auteurs qui attendent toujours transparence et mise œuvre des préconisations du rapport Bonnel. .

En réalité , les chiffres inquiétants pour le Cinéma français sont ceux de la part de marché en salles ainsi que des recettes d'exportation qui ont sensiblement baissé en 2009.

Ces médiocres résultats ne susciteront aucun commentaires, car ils dépendent de la profession elle-même et non des pouvoirs publics et il serait inconvenant que les "pensées" des professionnels de la profession cessent d'être entièrement focalisées sur les modes de financement pour s'intéresser aux recettes générées par l'exploitation des œuvres.

Fort heureusement, le syndicalisme de la branche production est généreusement pluraliste et les 3 autres organisations qui composent le paysage ont pour le moment sauvé l'honneur en s'abstenant de pousser le cri des pauvres.