Nocturne Indien
31 août 2010 par Pascal Rogard - audiovisuel
Je laisserai à ses amis réalisateurs et aux actrices et acteurs de ses films le soin de rendre à Alain Corneau l’hommage qu’il mérite au titre de son œuvre de cinéaste.
L’ayant côtoyé dans l’aventure de l’ARP fondée par Claude Berri , je peux témoigner de son infinie gentillesse loin de toute mièvrerie, mais signe d’un caractère bien trempé, très surprenante chez un homme bien plus complexe que l’image qu’il donnait de lui au premier abord.
Alain n’avait jamais cherché à occuper le devant de la scène de la représentation professionnelle et toujours refusé les multiples sollicitations de ses amis.
Mais chaque fois qu’on avait besoin de lui pour défendre la création française, il répondait présent.
Il s’était beaucoup investi dans la défense du droit d’auteur ce qui lui vaut même après sa disparition un minable article de ceux qui méprisent création et créateurs.
Déjà affecté par la maladie, il avait accepté de présider l’association « la culture avec la copie privée » conscient des enjeux que représente cette ressource qui rémunère non seulement le travail des créateurs mais irrigue l’ensemble de la vie culturelle de notre pays.
C’était quelqu’un de bien et il nous manquera dans les combats qui s’annoncent pour préserver notre exception culturelle.
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Commentaires (5)
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Qu’il repose en paix…
Cela dit, je ne comprend pas pourquoi vous tapez sur cet article de numerama. Très sérieusement, les questions posées sont fondamentales!
Je vous demande d’essayer de répondre à cette question toute simple.
Nous somme le mardi 31 Aout 2010 à 20h58. Je découvre le nom de « Alain Corneau ». Je me dis « Nuit blanche pour voir ses œuvres ».
Jusque là rien d’original.
Comment puis-je voir « Tous les matins du monde » ?
(Je me base sur ce qui est dit dans l’article niveau disponibilité, ce qui vous laisse une belle chance de me fermer ma grande bouche en me proposant une offre légale 🙂 )
Bonne soirée
Le film passera sur Arte le 6 septembre et vous pourrez légalement en faire une copie privée .
Il est disponible en DVD .
Pour la VàD je ne sais pas.
Quant à l’article, il est méprisable.
Tout d’abord, j’adresse mes condoléances à la famille de Mr Corneau.
Je suis partiellement d’accord avec vous sur l’article de Numérama. En effet, je ne suis pas sûr du tout que ce soit par volonté ou par idéologie liée au droit d’auteur de Mr Corneau que ses films ne soient pas disponibles sur les plate-formes de VàD, comme le sous-entend l’article.
Toutefois, il a le mérite de poser la question (même s’il est regrettable que ce soit à l’occasion du décès de quelqu’un, je le répète) de la disponibilité des oeuvres sur les plate-formes de VàD et donc de la mise à disposition d’un public amateur d’oeuvres culturelles françaises.
Ne serait-il pas logique qu’un film sorti en DVD puisse être également disponible à la vente en VàD ? Après tout, qu’elle est la différence ? Le support et c’est tout.
C’est :
– la même oeuvre
– le même territoire de diffusion (dvd zoné d’un côté, plateforme géolocalisée de l’autre)
– ça pourrait être la même qualité (ce qui n’est malheureusement pas le cas).
Donc pourquoi différencie t’on ces 2 modes de distribution ?
Guillaume.
Effectivement s’en prendre au réalisateur est assez mesquin et prouve à minima un certain angélisme. Il faut regarder plutôt du coté des modes de financements et des exclusivités diverses qui en résultent. Si l’oeuvre est intrinsèquement la même vu du coté du public elle constitue le supports de droits parfois très différents et surtout qui ne sont pas achetés par les mêmes (éditeurs vidéo et Fournisseur de VAD en l’occurence) Il y a sûrement encore des efforts à faire (et je crois que la sacd en fait) pour que la chronologie de diffusion s’aligne sur la logique d’une demande qui cherche simplement à être satisfaite. Dans « nos » amphis on appelle ça le dilemme : »exclusivité/disponibilité »
Mais il est clair qu’aller ainsi vers un marché plus « naturel » du coté des publics suppose de revisiter les modes de financement par la prévente d’exclusivités chronologiques séparées. Une paille !
Bonne journée.
Lucien Véran.
Je suis entièrement d’accord avec vous. La disponibilité des oeuvres est encore largement insuffisante et les auteurs souhaitent atteindre le plus large public.
C’est pourquoi la SACD défend comme celà existe pour l’édition littéraire une obligation légale d’exploitation permanente et suivie.