Nemo auditur
16 septembre 2010 par Pascal Rogard - audiovisuel
La tribune du club des 13 publiée par Libération reprochant à Frédéric Mitterrand de n'avoir pas mis en oeuvre les mesures visant à revaloriser le rôle du producteur délégué et améliorer les conditions d'écriture et de développement des films est une de ces opérations de manipulation réservées en d'autres temps au capitaine Leger spécialiste de la bleuite.
L'objectif était d'obtenir des espèces sonnantes et trébuchantes en faveur des producteurs sans accepter en contrepartie la transparence nécessaire au rétablissement de la confiance entre producteurs et auteurs.
Alors que les cendres de la bataille de la TVA audiovisuelle étaient encore chaudes, il était pour le moins inélégant de reprocher à un ministre qui s'est totalement investi pour défendre le cinéma et lui éviter ce grave péril son inaction sur un sujet, certes non négligeable mais certainement pas majeur.
Il était également très fourbe de ne pas donner aux auteurs toutes les clés pour en comprendre les détours et en particulier d'occulter le soutien de l'ensemble des organisations professionnelles d'auteurs à la position du CNC établissant un lien entre la mise en oeuvre effective de la transparence des comptes de films et les mesures revalorisant le soutien au producteur délégué.
Mais certains producteurs signataires de la tribune et hostiles à toute mesure obligatoire de transparence sont sans doute insuffisamment lettrés pour traduire en bon Français l'adage latin :"nemo auditur propriam turpitudinem allegans".
La voie de la raison , du bon sens et de l'honnêteté devant finalement triompher, il appartiendra au médiateur du cinéma Roch Olivier Maistre désigné par le ministre pour dégager rapidement des solutions consensuelles de trouver le chemin de l'accord qui permettra de mettre en oeuvre les réformes proposées sans laisser sur le bord de la route les auteurs qui ne demandent qu'une chose le respect de la loi.
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Commentaires (5)
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Explications…
il y besoin d’une explication de texte, la tribune de Libération est signée également par des auteurs et comporte des passages qui me semblait traduire une certaine bonne volonté vis à vis de la corporation des mêmes (les auteurs)
Pour une fois donc Pascal le message me parait confus voire contradictoire..sans polémiquer , juste pour comprendre.
Bonne journée.
Lucien Véran.
Bonjour,
Avez-vous prévu un article sur l’article additionnel au projet de loi LOPSSI 2 sur la revente des billets pour les spectacles vivants ?
Vous (SACD) êtes tout-de-même parmi les premiers concernés me semble-t’il.
A bientôt
L’article additionnel concerne les spectacles et en particulier les concerts où ce type de pratique s’est développée.
Je pense que pourrait aussi être concerné l’opéra où il peut y avoir une forte demande excédant la disponibilité de places.
Mais le texte nme parait suffisant et nous ne sommes pas intervenus pour le modifier ou le compléter.
Suffisant ?
Il est complètement hors sujet.
Pourquoi créer un délit uniquement pour les ventes sur Internet ? et pas également les ventes à la sauvette aux abords des lieux de spectacle ?
Les justifications sont fumeuses : les risques de placement des supporters, les risques d’arnaque et autres s’appliquent de la même façons si les billets sont vendus au tarif normal.
Bref.
Empêcher le petit jeu de plus-values qui enrichit bon nombre de gens et empêche bon nombre d’autres d’avoir des places aux tarifs normaux, je suis pour.
Faire tout et n’importe quoi par contre…
A la connaissance la revente a la sauvette est déjà sanctionnée mais je ne suis pas un spécialiste de ces questions.