A la recherche du temps perdu
28 novembre 2010 par Pascal Rogard - économie numérique
De la magnifique salle à manger du grand hotel de Cabourg cher à Marcel Proust, il est difficile de distinguer parmi les chevaux qui trottinent sur la plage les futurs Ourasi des tocards.
Mais pour le monde de la musique durement frappé par une crise qui a réduit de plus de la moitié le chiffre d'affaires des ventes de supports enregistrés, il est peut-être venu le temps d'une réflexion en commun sur les moyens de lui donner un nouvel élan.
A cet égard, le débat organisé par l'Adami dans le cadre de rencontres européennes des artistes ne s'inscrira pas dans une noble entreprise de démutisation des sourds tant le fossé était encore grand entre producteurs et artistes.
David el Sayegh le directeur général du SNEP le syndicat des majors avait courageusement sorti ses "slides" pour démontrer l'inanité d'une gestion collective des droits pourtant proposée par la mission Zelnik, reprise par le Président de la République et confiée à la médiation d'Emmanuel Hoog.
Une démonstration périlleuse car les majors elles-mêmes n'hésitent pas pour leurs activités d'édition à tirer tout le bénéfice possible du système de gestion collective en mettant en concurrence comme le permet une stupide décision de la commission européenne les sociétés de perception et ce au détriment des auteurs.
De leur coté les artistes défendaient âprement le seul mode de gestion des droits permettant de leur garantir dans la durée d'être associés aux revenus d'exploitation de leur interprétation.
Quant au directeur général de Deezer Axel Dauchez , il expliquait avec finesse les difficultés de rentabiliser un site de musique légale dans une configuration juridique et économique rendant l'accès aux droits malaisé et très couteux.
Bref, les professionnels de la musique semblent être encore loin de vivre leur nuit du 4 Aout.
Comme sur le Titanic, l'orchestre continue de jouer de délicieuses valses de Vienne.
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