Singes et perroquets

27 janvier 2011 par - audiovisuel

La réussite de la mission confiée à Emmanuel Hoog, même si elle n'a pas atteint tous les objectifs assignés par le rapport Zelnick témoigne que la crise peut avoir des effets positifs sur l'organisation d'une profession  ignorante jusqu'à présent  des principes de mutualisation qui ont si bien réussi au cinéma français.
L'appétit venant en mangeant le monde de la musique se plait à rêver d'un système de compte de soutien dont la base financière aurait suscité trop de discordes au temps où la prospérité de l'industrie reposait sur les supports physiques, mais qui devient envisageable dès lors qu'il s'agit de trouver des contributeurs extérieurs .
Cette prise de conscience bien que tardive ne pourra que réjouir  ceux qui sont attachés à la défense de la création sous toutes ses formes et à la promotion de notre diversité culturelle.
Elle rejoint l'idée défendue depuis longtemps par la Sacd d'un compte de soutien pour le spectacle vivant qui pourrait pallier aux insuffisances et aux difficultés du financement budgétaire et plus particulièrement de celui des collectivités territoriales.
Lorsque des professionnels armées de bonnes intentions se mettent à réfléchir à leur avenir,il leur arrive aussi de se fourvoyer en pensant à des mesures qui pour satisfaire des objectifs à court terme peuvent gravement nuire à la création française
Il en est ainsi de la proposition formulée par des organisations dont certaines représentent de puissants intérêts étrangers visant à détricoter le socle de la réglementation audiovisuelle constitué par la notion d'oeuvre patrimoniale et les obligations d'investissement qui y sont attachées.
Il s'agit pour ces apprentis sorciers d' élargir le régime d'obligations financières  à des émissions de variétés et de revenir ainsi à une définition floue, poreuse et incontrôlable qui avait fait la preuve de son inefficacité .
Cette démarche singulièrement destructrice ignore que l'oeuvre patrimoniale est fédératrice et qu'elle inclut déjà la création musicale  en intégrant les vidéomusiques et toutes les retransmissions de spectacles vivants y compris les concerts.De plus les auteurs de compositions musicales participent à la création des fictions et documentaires.
La peur de l'avenir est toujours mauvaise conseillère et ce n'est pas en proposant de déshabiller le noyau dur de la création audiovisuelle pour inclure dans la régulation  certaines dépenses de promotion canapé que la musique élaborera  une politique de développement lui permettant de rebondir après la crise qui l'a durement frappée.
Il conviendrait au contraire de réfléchir à  des mesures ciblées permettant à la diversité musicale d'être mieux exposée et de reconquérir le public, en donnant notamment  aux jeunes talents l'opportunité de rencontrer une large audience.
Le futur appartient à ceux qui innovent et en la matière mieux vaut se méfier des singes et des perroquets.

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