Glissements progressifs du déplaisir
4 mai 2011 par Pascal Rogard - audiovisuel
Les organisations professionnelles de producteurs de Cinéma n'aiment pas la transparence et le prouveront encore certainement en contestant les analyses de la Sacd dont l'observatoire permanent des contrats audiovisuels vient de rendre ses conclusions sur les pratiques de leurs relations avec les auteurs.
Le constat qui rejoint les études du DEPS est accablant pour un système qui hormis le role de la gestion collective glisse lentement et sûrement vers un copyright au rabais qui n’assure pas aux auteurs l’effectivité du principe de rémunération proportionnelle aux recettes d’exploitation conquête de la révolution française et expression de notre modèle français.
Il faut cependant faire la différence entre les grandes sociétés qui gèrent des catalogues de films et savent construire dans la durée une relation de confiance avec les auteurs en étant présentes à l’heure des rendus de compte et le secteur indépendant qui sauf exceptions réclame sans cesse à l’Etat plus de soutien, plus d’obligations des télévisions sans jamais rendre aux créateurs la contrepartie de cet environnement favorable.
Cette situation est également celle des salariés puisque la production cinématographique ne dispose toujours pas de conventions collectives étendues pour ses techniciens artistes et permanents qui travaillent dans un « No man’s land » social et que les parties étant incapables de négocier une régulation sociale l’Etat a du désigner un médiateur de très haut niveau Antoine Gosset Grainville ancien directeur adjoint du cabinet de François Fillon pour tenter de civiliser le secteur.
Pour les auteurs, il est inquiétant de constater que l’irresponsabilité de ceux qui ont sciemment laisser l'exploitation en développement de la vidéo à la demande glisser d’un système parfaitement encadré vers les pratiques opaques de la vidéo physique ne suscite de la part des pouvoirs publics que mutisme et passivité.
Le temps des responsabilités publiques est toujours compté, ne pas en user pour défendre les créateurs est une faute dont il faudra rendre compte lors des prochaines échéances.
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