Intouchable
13 novembre 2011 par Pascal Rogard - audiovisuel
En France le cinéma bénéficie d'un système de soutien à la création unique au monde reposant sur le financement et le role mutualisateur du CNC, ainsi que sur les obligations d'investissement et de diffusion des télévisions.
Si cette belle mécanique perdure depuis l'après guerre et se perfectionne au fil des changements technologiques, c'est grace à une relation particulière entre les Français et leur cinéma national et aux nombreux succès qui sont le meilleur garant de sa crédibilité.
Depuis que le cinéma italien n'a pas résisté à l'impérium télévisuel de Silvio Berlusconi le cinéma français est de loin le premier d'Europe.
Ceux qui nous gouvernent et sont destinés à ne faire que passer devraient être attentifs à ne pas porter atteinte à ces principes fondamentaux au premier rang desquels figure l'autonomie budgétaire du CNC.
L'an dernier le sénateur Philippe Marini devenu depuis président de la commission des finances avait commencé à taillader les recettes du CNC.
Cette année c'est le gouvernement qui se sert du compte de soutien comme d'un réservoir dont les surplus devront nous dit-on, mais en est-on sûr participer à la création de sa copie musicale le futur Centre national de la musique.
Ces mesures d'une sottise affligeante risquent de mettre en cause toute une politique dont la continuité est sans doute la raison de la réussite.
Le cinéma français devrait être "intouchable" comme le film qu'en ce moment tout le monde à juste titre veut voir.
Ce film sans doute n'existerait pas sans le volontarisme de tous ceux qui ont su servir une belle ambition à l'intérieur et dans les combats extérieurs maintenant dénigrés par ceux qui n'ont rien fait d'autre que de ne pas mordre les mains qui les nourrissent.
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Commentaires (1)
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Je pense qu’avec la crise actuelle, hélas loin de son paroxysme (jusque là on n’a fait que reculer pour mieux sauter, poursuivant la fuite dans l’endettement), plus grand chose ne sera intouchable après les présidentielles.
Il est permis de rêver et le cinéma y participe… mais la réalité risque d’être fort différente!
Pour le reste, les perfusions étaient sans doute nécessaires après guerre pour faire repartir un secteur dans le contexte de domination culturelle du grand vainqueur: Les USA…
Elles n’avaient sans doute pas vocation à durer des décennies et se muer en rente!