Cher, très cher le clic
1 décembre 2011 par Pascal Rogard - audiovisuel
Il arrive que le numérique et les nouvelles technologies ne riment pas avec transparence.
Le CNC a depuis longtemps modifié le système de billetterie dans les salles de cinéma pour permettre l'informatisation des caisses.
L' internet permet aussi désormais de réserver à l'avance son billet ce qui constitue pour le spectateur un incontestable progrès .
Mais ces améliorations sont aussi source d'opacité et peuvent servir à détourner une partie du prix payé par le public du pot commun où sont partagées les recettes cinématographiques entre exploitants et distributeurs sans oublier la contribution au Cosip géré par le CNC.
Comme le notait l'ARP dans une lettre adressée à Eric Garandeau président du CNC :
" Depuis l’entrée en vigueur du décret du 16 octobre 2009 relatif au contrôle des recettes d’exploitation cinématographique, la réservation et l’achat de billets sur des sites internet des circuits ou sur des sites comme Allociné sont ouverts aux spectateurs entraînant, pour celui-ci, des frais de réservation qui ne semblent pas incorporés dans le prix du billet et au bordereau de recettes. "
Le montant des frais de réservation détourné de la recette serait d'environ 1 € par place ce qui fait cher, très cher du clic.
Cette pratique parait contraire non seulemement aux règles de partage de la recette,d'assujetissement à la TSA mais aussi à la loi sur le droit d'auteur qui prévoit une rémunération proportionnelle au prix payé par le public et non à une partie de celui ci.
Pour continuer dans cette logique on pourrait aussi facturer séparément l'usure des sièges, l'entretien de la moquette , le ramassage des pop corn, la réfection des dentiers égarés et pourquoi pas les généreuses primes accordées au personnel.
Il est temps que ces pratiques cessent et je ne doute pas que le le CNC remette rapidement de l'ordre dans les multiplexes en assurant sa première mission régalienne assurer la transparence de la recette cinématographique et préserver la rémunération de la création.
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Commentaires (4)
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Questions.
Lorsque qu’un site de vente en ligne de livres nous facture des frais de livraison cela n’augmente pas (sauf erreur !) le revenu de l’auteur qui est contractualisé à partir du prix de vente décidé (la première année) par l’éditeur dans le cadre de la loi sur le prix unique. Dans le cas contraire le revenu de l’auteur serait proportionnel à la distance (mais mesurée entre quels points ?) et inversement proportionnel au délai de livraison.
Pour ce qui est de la salle de cinéma comment décider si les frais de réservation correspondent à un supplément de prix ou à la facturation d’un service ?
Plus généralement sont-ce les revenus des seuls films de cinéma qui sont assujettis à la TSA ou tous les revenus de la salle (boissons, pop-corn, opéra, spectacles sportifs, privatisation) ?
Autrement formulé les marges sur les produits de diversification ont-ils vocation à subventionner la création originale française ?
Lucien Véran. Université Paul Cézanne. Euromed.
Livrer un objet ce n’est pas le même cout qu’établir un billet dématérialisé. Mêm pour les objets de nombreux sites ne facturent pas la livraison dès lors qu’elle est effectuée dans un point de retrait et en habitué de SNCF.com je sais que l’envoi de mes billets à domicile est gratuit.
Non facturer un euro une réservation de billet de salle de cinéma c’est tout simplement excessif et ne vise qu’à diminuer le montant de la recette cinématographique
Quant au recettes annexes elles sont hors partage.
On peut prendre le pb à l’envers: Pourquoi tout ce qui est frais fixes (de salle comme d’infra internet) devrait-il rapporter au titre du support de la filière artistique cinéma? Il y a de la création artistique dans le fauteuil, la moquette (qu’il serait bon d’arrêter de fumer) ou le site?
Tout ceci aurait dû être dissocié dès l’origine…
Moi ce qui me parait anormal, c’est que tout ce qui n’est pas la stricte propriété intellectuelle liée au film soit redevable: Les frais fixes et de personnel d’une salle, qui sont une composante du billet au même titre que les frais liés à une billetterie en ligne, n’ont pas à donner lieu à une rémunération liée à la création.
Ce genre de remarque permet de constater à quel point ce système est vicié. Au point que ceux qui se nourrissent ainsi abusivement sur la bête (cf aussi les récente remises en cause et autres décisions de justice sur la taxe copie-privée) crient au scandale sur la remise en cause… du scandale qu’ils ont eux même crées!
Ceci dit, si vous pensez réellement possible de réaliser une infra de réservation en ligne à cout zéro… méditez cet adage de bon sens: « On n’est jamais mieux servi que par soi-même »!
Mais entre l’obligation de passer du statut de rentier à celui de travailleur à titre gratuit et la nécessité de se sortir les doigts du c.. et produire qqchose de concret, ce qui est un vrai travail contrairement à passer son temps à pleurer auprès des pouvoirs publics… J’avoue n’avoir guère d’illusion!
Sincèrement, vous voulez faire passer ce genre de justification auprès de quel genre d’abrutis congénitaux??? Votre discours dépasse l’entendement, c’est totalement déplorable…