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15 janvier 2012 par - Weblog

34 candidatures , 34 pour 6 canaux de diffusion à attribuer, les fréquences de la TNT suscitent autant de convoitise que les terres indiennes au moment de la ruée vers l'or.

Et pourtant le pari économique est risqué puisque le paysage audiovisuel est saturé, les ressources publicitaires menacées par les risques de récession économique et que l'ensemble des télévisions pourront être concurrencées par des services délocalisés captant l'audience des foyers français grâce aux téléviseurs connectés.

Cette fringale de fréquences n'est peut-être malheureusement  pas motivée par une réelle volonté de développer le secteur, mais par la bulle spéculative qui a permis aux "nouveaux entrants-premiers sortis" d'encaisser de confortables plus values sur le dos du bien public qui leur avait été confié.

Il est d'ailleurs affligeant que l'appel d'offre ait lieu sans que n'ai été réglée cette question de la revente de fréquences.

Les plus values spéculatives générées devraient être fortement taxées au moins au taux de 50% et le produit de cette taxation affecté au financement de la création par l'intermédiaire du Cosip. Cela refroidirait peut-être certaine ardeurs et permettrait aussi des économies de papier du coté du front de Seine.

Le risque économique pesant sur les candidats est important puisque les chaînes devant émettre en HD la somme à mettre sur la table pour le coût de diffusion avant tout investissement de personnel ou de programmes est de 11 millions d'Euros .

Le risque de déstabilisation du secteur et donc du financement de la création est tout aussi élevé et le gouvernement n'a apporté aucune justification sérieuse à cet appel d'offre.

Les amateurs de bimbeloterie se réjouiront peut-être car plusieurs groupes ont candidaté pour des chaînes de téléachat qui pourront grâce à la HD mieux faire saliver le chaland .

Les téléspectateurs pas encore égarés dans des offres complexes pourront peut être après avoir choisi leur tapis, prier dans une annexe de la sainte chapelle,découvrir la météo aéronautique,ou s'intéresser aux muscles des sportifs, aux femmes et même aux vieux.

Bref le CSA a le choix et comme l'écrivait Jacques Prévert il lui appartiendra de faire l'inventaire

"Une douzaine d’huîtres un citron un pain

Un rayon de soleil

Une lame de fond

Six musiciens

Une porte avec son paillasson

Un monsieur décoré de la légion d’honneur "

PS N'oubliez pas le R2 à Ploumanach

.

 

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Commentaires (3)

 

  1. yt75 dit :

    Au sujet d’hadopi, du piratage, et compagnie, pourquoi ne pas sortir un peu de l’hypocrisie, et surtout rappeler qu’il y aurait plusieurs manières de faire les choses, typiquement :
    – S’en prendre aux centres de piratages au lieu des utilisateurs finaux (ce qui ne l’oublions pas ne nécessiterait en aucune manière le monitoring des flux et IPs utilisateurs) et ce qui quoi qu’on en dise fonctionnerait très bien en termes techniques dans la baisse du nombre de terabytes piratés, toujours des centres dans le piratage du fait du besoin de catalogues en particulier et tout le monde le sait.
    – Cela voudrait dire aussi 4, 5 ou 6 ordres de grandeurs en moins en nombre de procédures, permettant donc qu’elles soient vraiment légales et publiques et non simples opérations de police à la hadopi.

    Un peu plus développé ci dessous :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/piratage-hadopi-etc/

    Certes besoin d’une certaine coopération internationale mais même tous les FAI d’un pays ça ferait déjà beaucoup en terme de baisse terabytes piratés (pour ce pays).

    De fait le problème est ailleurs, on n’ose pas le faire, pourquoi ? (direction prise SOPA PIPA par contre)

    Bêtise du viol du terme virtuel depuis les nineties sans doute pour pas mal…
    Et fétichisme technoïde “neutralité du net”.

    Honte de l’état des services légaux ?

    Simple ignorance ?

    Ou alors même, excuse pour mettre en place l’approche monitoring à tout va ?

    Ou absence de vrai environnement atawad d’achat à l’acte non monopolistique offrant une vraie plus-value à acheter par rapport à pirater ? :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/

    Si on ajoute le fait de prôner le non anonymat sur le net (M Zuckerberg, E Schmidt) il est clair qu’alors que cela pourrait être différent, on prend clairement la direction la plus Orwellienne possible …
    http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/

    N’est-t-il vraiment pas temps d’arrêter de tout faire à l’envers et d’en finir avec le détournement des adjectif virtuel et immatériel ou sujet d’un nouveau media ?
    http://iiscn.wordpress.com/2011/07/06/trafiquotages-pseudo-modernes-customer-retention-et-toute-cette-crasse/

    Et sans oublier que le concept de droits d’auteur a aussi été mis en place à la révolution française avec l’abolition des privilèges :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/06/07/diderot-lettre-sur-le-commerce-des-livres/

    Ni que toute redistribution équitable dans l’environnement « longue traine » actuel pour la licence globale serait strictement impossible à mettre en place :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/07/03/licence-globale/
    (dire le contraire étant tout simplement de l’ignorance ou du mensonge)

    Et puis pourquoi voir l’état « merdique » du contenu sur le web (quelques exceptions, wikipedia etc) comme une fatalité ?

    Un site web est aussi une forme de publication il serait quand même important de rappeler que ces histoires d’achats de publications ou œuvres, ou souscription à abonnements liés à certains appareils, magasins en ligne ou géants du web ne sont en rien une fatalité, qu’autre chose serait possible, et qu’il ne s’agit même pas d’histoire de formats(cf web), mais avant tout de structure entre acteurs et du besoin d’une nouvelle fonction, un peu plus développé ci dessous :
    iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/

    Laisser deux ou trois monstres à approche « verticale » phagocyter le marché du contenu légal et payant quand quasiment TOUT est là pour qu’il en soit autrement et tout simplement ridicule.
    Approche «verticale» (contenu lié à machine, fabriquant de machines, magasins en ligne, les deux ou autres), c’est à dire approche consistant à lier contenu et tuyaux (ou infrastructure technique en général terminaux y compris) qui était déjà celle d’un J2M par exemple. Avec tout ce que cela veut dire en termes de positions dominantes (propres règles de censure(apple), pourcentages obligés vis à vis des créateurs/éditeurs(apple, amazon), gg se positionnant sur le contenu payant et commencant à retirer les liens MU et autres des résultats de recherche, compte facebook obligatoire pour service spotify, etc, etc).

    Pourquoi voir cette terrible régression comme une fatalité alors que quasi tout est là pour qu’il en soit autrement ? Le contenu on s’en fout tout pour les machines ? Résultat du viol imbécile du terme virtuel depuis les nineties ? Autre ?

  2. loy dit :

    « Les plus values spéculatives générées devraient être fortement taxées au moins au taux de 50% et le produit de cette taxation affecté au financement de la création par l’intermédiaire du Cosip »

    J’irais au délà: Pas certain que taxer 50% de profits colossaux et assurés par la rareté soit bien dissuasif! La totalité devrait être la règle, avec d’importantes pénalités (éventuellement couvertes par la mise de départ) si en prime le contrat de résultat n’est pas rempli.

    Là ou mon avis diverge, c’est que ceci étant un bien commun (plutôt qu’un bien public, par définition administrative non aliénable au profit d’agents économiques aux dépens d’autres), les profits générés devraient aller au budget de l’état et pas ailleurs.

    Le problème étant qu’il n’est alors pas certain que les semi-remorques de champagne des uns (spéculateurs du bien commun) et des autres (voulant percevoir sa dime) continuent d’arriver à ceux qui décident des attributions pour les fêtes de fin d’année.

    Dramatique, non?

  3. Richard dit :

    Excellent commentaire

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