Pour qui sonne le glas
29 avril 2012 par Pascal Rogard - économie numérique
Afin de mieux comprendre les évolutions technologiques qui nous attendent, il est toujours utile de faire un petit tour par les USA et de se plonger dans la lecture des articles du site medi(A)merica édités par les services culturels de l'ambassade de France .
La dernière publication nous annonce la fin programmée du Dvd dont l'extinction est prévue selon SNL Kagan en 2021. Certes les prévisionnistes ne sont pas toujours plus fiables que les cartomanciennes surtout à long terme, mais il semble bien que le mouvement de reflux des acquisitions et locations des films sur support physique soit amorcé au bénéfice des systèmes de téléchargement ou de de vision en continue numériques.
Pour la première fois en 2012, les américains devraient regarder plus de films en ligne qu'en DVD et ce uniquement de façon légale, la contrefaçon numérique gonflant bien entendu les chiffres des échanges ou téléchargements par Internet.
Les auteurs ne verseront pas de larmes de crocodile sur la future disparition d'un support qui n'est soumis hormis la contribution modeste au financement du Cosip à aucune obligation à l'égard de la création française et européenne et qui au surplus ne respecte pas la loi sur le droit d'auteur qui impose une rémunération proportionnelle au prix payé par le public .
Une étrange complicité s'est ,en effet, établi entre producteurs, éditeurs et grande distribution pour laisser ce secteur en dehors des règles de transparence qui prévalent ailleurs et en particulier dans le principal d'entre eux l'exploitation en salles de cinéma.
De son coté le CNC a benoitement mis en place un système d'aide à cette filière opaque sans exiger en contrepartie la fiabilité des données financières et le respect de la loi Lang sur le droit d'auteur.
Fort heureusement l'évolution technologique va progressivement faire disparaitre ce système de diffusion qui est le trou noir de l'exploitation des films et des oeuvres audiovisuelles.
II reste seulement à espérer que les pouvoirs publics sauront imposer au secteur de la VàD l'ensemble des règles de transparence que la technologie permet aisément de mettre en place et veilleront à ce que les auteurs soient effectivement associés au développement de ces nouveaux services.
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Commentaires (1)
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2021, ca semble bien lointain… quand on constate que même microsoft va faire de la lecture des DVD/BR une option payante pour la version non professionnelle du système.
Pour le DVD, c’est pas les alternatives faciles et gratuites qui manquent (VLC etc…). Par contre pour le BR qui n’a jamais vraiment décollé (la faute à une contribution copie privée ayant tué dans l’oeuf sa version réinscriptible à des fins de support de sauvegarde informatique), ca ressemble au coup de grace: Les protections plus évoluées restent peu compatibles avec des outils de lecture sans les codecs intégrés dans les couches basses de l’OS.
Bref, la fin sera sans doute plus proche qu’évoqué… et vu le bazar de la VoD, qui ressemble un peu à celui du livre numérique entre incompatibilités et guerre de clocher des éditeurs… pas dit que le relais soit crédible!
Sans parler de l’investissement de FAI ponctionnés de toutes parts dans les débits réseaux alors obligatoires… pour obtenir une qualité BR réelle en image et son.