Menaces sur le sanctuaire
1 août 2012 par Pascal Rogard - Weblog
N'ayant ni le talent ni la compétence d'Armelle Héliot ,je me garderai bien de porter des jugements sur les spectacles que j'ai pu voir au cours de la dernière édition du festival d'Avignon dont la fréquentation en dépit de la crise semble se maintenir à un niveau élevé.
Je tiens à remercier chaleureusement tous les administrateurs de la SACD,les membres du personnel et surtout les artistes qui ont contribué au succès des sujets à vif réalisés en collaboration avec le festival, des lectures "voix d'auteurs" en association avec France Culture et des rencontres du conservatoire du Grand Avignon qui ont accueilli un large public.
Vous pourrez retouver les vidéos des meilleurs moments de ces événements sur le site de la SACD.
Mon seul reproche à l'équipe de direction du festival concerne la présentation des oeuvres qui minorise étrangement la place des auteurs .
Voir Anton Tchekhov, Henrik Ibsen ou Luigi Pirandello en tout petit sur la couverture du programme de leur pièce qui semble devenir celle du metteur en scène est une impression étrange de faux modernisme auquel le temps fera justice car beaucoup de ces gros caractères ne survivront pas à l'épreuve des ans.
Deuxième sensation celle de l'utilisation immodérée de la vidéo qui peut vite chasser les émotions créées par le jeu des acteurs et faire oublier qu'au théatre, il n'est souvent nul besoin d'artifices pour captiver le spectateur.
Moment fort du festival la présence de François Hollande qui a tenu à honorer de sa présence et le "IN" et le "Off" mais n'a guère rassuré les professionnels sur les moyens budgétaires qui seront alloués au Ministère de la culture et de la communication.
Certes le spectacle vivant a été qualifié de priorité mais la promesse de sanctuariser le budget de la culture semble avoir été oubliée permettant aux bourreaux de Bercy de lui infliger le même traitement que celui actuellement réservé aux mausolées de Tombouctou.
Les promesses de campagne s'envolent comme les feuilles mortes en général à l'automne, mais il serait très inconséquent pour la gauche de maltraiter un secteur dont les professionnels attendaient beaucoup et qui surtout est une des forces vives de notre Pays, une source d'espoir et un vrai remède anti-crise.
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Commentaires (1)
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« la promesse de sanctuariser le budget de la culture semble avoir été oubliée permettant aux bourreaux de Bercy de lui infliger le même traitement que celui actuellement réservé aux mausolées de Tombouctou »
J’aime le sens de la mesure qui transpire de cette phrase tel le moustique accroché au bras, voyant la claque arriver, quand à force de sucer le sang des autres il a enfin réussi à se faire remarquer!
« une source d’espoir et un vrai remède anti-crise »
Il ne faut pas confondre soin palliatif et remède… Puis quand les budgets on tant dérapé depuis 2002 (année qui a véritablement inauguré les suites de records de budgets déficitaires, avec -40 milliards d’€… et les pleins pouvoirs droitiers non cohabitant… vous saurez ainsi qui remercier pour la situation actuelle), il y a un moment ou on tranche avec pour seul critère l’exclusion de tout ce qui est non nécéssaire.
Ceci dit, vous pouvez vous tourner la jet(&yacht)-set qui a bien beneficié du système afin de compenser. Ce ne serait qu’un juste retour!
Le contribuable lui n’en peut plus… et sans raisons d’être optimiste sur l’avenir visible, va devoir lui aussi faire des choix.