Les vaches seront bien gardées

19 septembre 2012 par Pascal Rogard - audiovisuel

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" Chacun son métier, les vaches seront bien gardées "

Le CSA aurait été bien avisé de méditer ce proverbe avant de donner son autorisation  au rachat par Canal plus des chaînes du groupe Bolloré Direct 8 et Direct Star.

Après avoir obtenu sous conditions le feu vert de l' autorité de la concurrence et de son  redouté président Bruno Lasserre peu disposé à faire preuve de tendresse à l'égard d'un groupe dont il estimait qu'il n'avait pas respecté les conditions posées pour la fusion de Canal satellite avec son concurrent TPS, Canal plus a du soumettre son opération à la deuxième lame du CSA.

Une aubaine pour les futurs concurrents soucieux dans un contexte publicitaire morose de laisser  la plus petite place possible à un opérateur dont la puissance de feu sur les acquisitions de programmes et le savoir faire télévisuel les inquiètent autrement que les jeunôts qui vont se lancer dans le grand bain de la TNT.

Le passage obligé par le CSA a donc donné lieu à un festival de lobbying destiné à affadir la programmation des chaînes et leur attractivité plus qu'à renforcer leur role de soutien à la création française mission dont nul ne contestera la légitimité.

Deux autorités qui se mêlent de concurrence, c'est clairement une de trop et le mélange des genres est source de confusion.

Le summum de la bêtise a été  atteint lorsqu'il est imposé à Canal plus d'attendre 18 mois pour diffuser sur les chaînes gratuites du groupes ses créations originales comme les séries Engrenages ,Braquo ou Mafiosa qui participent avec brio au renouvellement de la fiction française .

Cette nouvelle chronologie des médias confine à l'absurde car le groupe Canal + n'a aucun intérêt à montrer à ses abonnés que ce qui est payant peut rapidement devenir gratuit et donc à rediffuser trop rapidement ce type de programme.

Les vrais punis de l'affaire sont les auteurs qui se voient imposer des restrictions de diffusion qui retardent les rémunérations dont ils peuvent bénéficier à ce titre .

Bien sûr personne n'a songé à leur demander un avis avant d'établir une atteinte  à la liberté de circulation des programmes totalement disproportionnée à son objet.

Disproportionnée et injuste à l'égard de ceux dont le talent est de créer pour aller à la rencontre du  public et non  subir une peine incompressible d'interdiction de diffusion de 18 mois.