Le ras le bol des ministres

4 décembre 2012 par - audiovisuel, économie numérique

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A force de jouer au casse pieds à l'égard des guignols de la culture la commission de l'UE est en train de recevoir de sérieux coups de triques.

Comme la mer monte  cela a commencé à l'initiative de la SAA par une large pétition des créateurs européens outrés des atteintes à leurs droits dont certains rêvent au nom d'un consumérisme qui pourrait être de bon aloi s'il se bornait à favoriser la diffusion légale des oeuvres, mais qui déborde sur des tentatives d'expropriation contraires à l'objectif annoncé d' en favoriser la production

Les éditeurs et écrivains se sont aussi manifestés et c'est une véritable rébellion de l'Europe de la création qui couve.

 Fait significatif  , ce ras le bol a gagné les autorités politiques puisque 12 ministres de la culture ont à l'initiative d' Aurélie Filippetti écrit aux commissaires Kroes, Vassiliou et Barnier pour signifier un profond mécontentement à l'égard des constantes remises en cause du droit d'auteur et de la capacité des Etats de conduire une politique culturelle ,capacité pourtant reconnue par la convention de l'Unesco intégrée à l'ordre juridique européen.

Le rappel à l'ordre des ministres est clair et ferme:

"Le droit d'auteur est une garantie de rémunération pour les créateurs", il faut certes le moderniser mais "une Europe sans droit d'auteur moderne et ambitieux serait un continent voué à la consommation de contenus , souvent importés du même pays  qui oublierait son héritage culturel et renoncerait à le renouveler  ";

Cessez de privilégier les intérêt de ceux qui distribuent, diffusent et utilisent les oeuvres au détriment de ceux qui les créent

Ne mettez pas en cause la légitimité des politiques de soutien à la création et n'empêchez pas les gouvernements de les adapter en fonction des évolutions technologiques.

Ce rappel à l'ordre était plus que nécessaire au moment où cerise sur un indigeste gâteau la commission propose sans aucune concertation préalable et sans respect des règles de déontologie l'adoption d'une directive sur les sociétés de gestion collective dont le principal objectif est de les affaiblir au bénéfice des seuls opérateurs commerciaux.

Que notre brillante et déterminée ministre de la culture Aurélie Filippetti  ait pris la tête de ce juste combat pour la création est le signe fort du retour des politiques face à une machine technocratique qui loin de favoriser la diversité cherche à tout uniformiser.

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