La relève

3 février 2013 par - audiovisuel

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Au Conseil supérieur de l'audiovisuel c'est l'heure de la relève , mais point de la rupture.
Un conseiller d'Etat ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin succède à un conseiller d'Etat qui fut le directeur de cabinet de Jean Pierre Raffarin.
Ressemblances mais aussi dissemblances, car Olivier Schrameck à la différence de Michel Boyon n'a jamais exercé de fonctions dans l'audiovisuel .
À noter aussi que le Csa voit  renforcer en son sein la présence de journalistes ce qui confirme la connivence étroite entre cette profession et le milieu politique, mais n'implique nullement une amélioration de la diversité des compétences au sein  de l'instance de régulation .
Avant son renouvellement le Csa a curieusement adopté sans aucune concertation sauf certainement avec les milieux intéressés pouvant en bénéficier   20 propositions regroupées sous l'intitulé " Contribution sur l'adaptation de la régulation audiovisuelle".
Une contribution qui reflète les ambiguïtés d'une instance soumise aux multiples pressions des officines et cabinets de pseudo expertise au service des opérateurs privés qui disposent  en outre chacun d'au  moins un ou une  spécialiste dédié à la mission de convaincre les "sages"  qu'il convient d'alléger les contraintes et de minimiser le rôle de la puissance publique .
Dans une interview aux Échos le nouveau président est allé sans hésiter à l'encontre des idées de son prédécesseur en indiquant notamment qu'il fallait cesser "de considérer que le spectre hertzien constitue un guichet ouvert".

Une réflexion de bon sens qui implique que le Csa puisse maîtriser l'offre de fréquences en vue d'éviter une dégradation économique  de l'ensemble des activités audiovisuelles  et éviter les spéculations liées à leur revente.
Autre bizarrerie de la contribution du Csa la proposition d'assouplir la règle interdisant à un opérateur non européen de détenir plus de 20% du capital d'une chaîne hertzienne.
Une mesure particulièrement  dangereuse et inopportune au moment où l'Union Européenne se livre à une impudique  danse des sept voiles devant l'exécutif américain pour ouvrir une négociation commerciale en vue de libéraliser le secteur des services.

Une disposition que les américains grands spécialistes de barrières non réglementaires ont conservé après les engagements de libéralisation souscrits dans le cadre du Gats et qui ont obligé le rusé Rupert Murdoch à adopter la nationalité américaine pour créer son réseau de diffusion.

 Le président du CSA a justement jugé cette renonciation  dangereuse pour "les implications, notamment culturelles, qu'elles peut comporter en matière de programmes ".

La relève veut continuer à maitriser le destin de l'audiovisuel français et c'est tant mieux.

 

 

 

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