Le bal des faux culs

6 mai 2013 par - audiovisuel

DR

Il a suffi que les grands noms du cinéma  se mobilisent pour dénoncer la mise en cause de l'exception culturelle pour que le commissaire européen au commerce Karel de Gucht perde  pied et s'enfonce dans le mensonge et le déni de la réalité.

En indiquant dans un communiqué de presse que l'exception culturelle ne sera pas négociée, la commission a réussi à tromper toute une partie de la presse qui peu informée de son double langage a tout de suite cru que les services culturels seraient exclus de la négociation commerciale transatlantique (TAFTA).

Et non ! Car les spécialistes de l'embrouille savent ne pas négocier tout en refusant d'exclure de la négociation.

Mais  les autorités française Aurélie Filippetti et Nicole Bricq ont vigoureusement réagi et ne sont pas laissées enfariner.

Il y a du Louis XI sous le crâne du commissaire qui sait :" feindre de feindre pour mieux dissimuler".

La dissimulation, une qualité ou un défaut, c'est selon dont les américains le savent bien doté puisque c'est à cause d'elle que le traité Acta négocié pendant 5  ans a finalement été rejeté par le Parlement européen .

Ce haut fait d'armes assure à son auteur une crédibilité certaine pour mener à bien la plus complexe des négociations commerciales et ce d'autant plus que le mandat de l'actuelle commission européenne expire en Octobre 2014.

En réalité les américains qui n'ont rien demandé ont assisté goguenards au striptease des européens qui ont promis secrètement de négocier la libéralisation de l'audiovisuel et l'absence de réglementation générale concernant les oeuvres diffusées par Internet.

Inquiétant aussi pour l'avenir de notre santé alimentaire, l'engagement européen de mettre sur la table des discussions la question des OGM qui constitue un objectif fort de négociations pour l ' US Trade .

Comme l' a dit  sous cape un négociateur  américain : "si l'Europe ne nous montre pas rapidement ses fesses , les négociations n'iront pas loin."

Une position de faiblesse structurelle qui devrait inquiéter aussi les nombreux secteurs industriels et des services intéressés au développement des échanges mais dans  un cadre  équilibré.

Il est loin le temps où le commissaire au commerce cherchait dans sa logique propre à berner les créateurs mais où s'imposait à la tête de la commission la  vision de Jacques Delors  qui savait au delà des intérêts marchands défendre un idéal humaniste de l'Union Européenne et construire son avenir en respectant ses valeurs.

 

 

 

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