L’étrange créature du lac noir
7 octobre 2013 par Pascal Rogard - Weblog
Telle l'étrange créature du lac noir l'idée d'ouvrir le secteur du cinéma à la publicité ressurgit régulierement sous la pression de certains diffuseurs .
Le CSA dont l'oreille est souvent complaisante à leurs demandes a donc décidé d'ouvrir une consultation sur le sujet et pour ne pas être en reste la DGMIC bras armé du ministère de la culture a fait de même .
Les principaux arguments pour cette ouverture qualifiée par ses promoteurs de modernisation sont l'impossibilité de fermer le robinet en raison des possibilités nouvelles qui existent grace aux sites Internet et l'existence de la publicité pour les DVD ce qui pénaliserait les salles premier mode d'exploitation des films.
A l'évidence ces arguments n'ont pas convaincu les professionnels du cinéma qui autrefois divisés sont désormais unis pour conserver le statu quo car plus personne ne pense que l'inflation des coûts de sortie générée par cette libéralisation serait compensée par un surcroit d'entrées.
Au surplus les techniques de marketing liés à l'utilisation de l'Internet paraissent plus adaptées à la formation de l'écho positif né du bouche à oreille positif qui permet aux films de connaitre un vrai succès public.
D'ouverture il n'y aura donc point, a tranché Aurélie Filippetti et le CSA a sans doute trop vite pris ses désirs pour la réalité.
En ces temps d'exception culturelle cette affaire me rappelle la réception peu chaleureuse du grand patron d'Universal juste après le succès du GATS.
Après avoir vigoureusement reproché à notre délégation de cinéastes son protectionnisme contraire à la liberté de création Sid Sheinberg donna la parole au patron du studio Tom Pollock qui témoigna de son admiration pour les cinéastes français et concéda que dans le fatras de notre incompréhensible réglementation , il y avait une bonne chose l'interdiction de la publicité pour les films qui empêchait les distributeurs de dépenser des fortunes sans résultats probants.
C'est donc muni de cette onction que nous devons persister et signer pour sur ce sujet, comme sur d'autres, protéger le cinéma contre les excès du marché.
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Commentaires (1)
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Pub contre promo.
Ceci étant, si la pub n’est pas là, la promo y est bien ostensible et jusqu’à l’indécence parfois sur certains plateaux de certains diffuseurs réputés grands ou petits argentiers de la première exploitation des films. Le coût complet de certaines opérations pudiquement qualifiées de « relations presse » mériterait d’être rapproché de l’achat d’espace en période de braderie des écrans publicitaires.Interdiction formelle et arrangements divers font bon ménage.
Bonne journée.
Lucien Véran. Aix Marseille Université.