Sur la terre des dinosaures

11 décembre 2013 par - audiovisuel

DR

L'article du journal du dimanche sur la facture du cinéma est le parfait exemple d'une manipulation puisque la Cour des comptes elle même a déploré  des " articles de presse prématurés " indiquant pour couper court à ces insidieuses attaques contre le système de financement du cinéma français que "  tout commentaire présumant l’existence de constats définitifs de la Cour sur le financement du cinéma est donc prématuré. "

L'intention de nuire des prétendus journalistes est d'autant plus évidente qu'au lieu d'équilibrer leur propos par une interview d'un ancien directeur général du CNC  ou d'une personnalité maitrisant le sujet ,ils ont fait appel à un  universitaire François Garçon peu connu du monde du cinéma, mais habitué des prétoires et condamné pour diffamation envers l'auteur du cauchemar de Darwin Hubert Sauper.

Cet homme est par ailleurs un scientifique de très haut niveau et un statisticien hors pair puisqu'il est capable le plus sérieusement du monde d'affirmer que : " sur les 279 films produits en 2012 il y en avait bien 240 qui n'avaient aucune valeur commerciale "

Passons, on reviendra sur ce sujet après la publication du vrai rapport de la cour des comptes qui ne manquera pas de susciter débats et contreverses.

Si j'ai une conviction c'est bien que le système de financement du cinéma par les déductions fiscales (crédit d'impôt et Sofica ) , les impôts locaux , les contributions des diffuseurs (CNC et obligations réglementaires) est performant mais pour qu'il le reste doit constamment et impérativement  s'adapter aux évolutions qui modifient les conditions d'exploitation et donc de financement des oeuvres.

A cet égard le consternant conservatisme des professionnels de la profession mine une réglementation dont les principes sont incontestables mais dont les modalités ringardes sont autant d'arguments pour ses adversaires.

Exemple typique de ce Jurassik Park l'absence de films sur la télévision de rattrapage de FTV alors que documentaires, séries, téléfilms,sports  et émissions d'information sont évidemment présents puisqu'il faut aller chercher un public qui grace aux nouvelles technologies s'affranchit des horaires et des modalités traditionnelles de consommation de l'offre télévisuelle.

Mettez vous une seconde dans la peau des auteurs d'un film qui auront grace au talent de Ribéry et de sa joyeuse bande de copains la malchance d'être programmés en face de la finale  Brésil France de la prochaine coupe du monde de football.

Ils compteront sans avoir démérité leurs téléspectateurs avec une petite cuillère et n'auront même pas la seconde chance  à laquelle chacun aspire en cas d'échec .

Cet absence est d'autant plus regrettable que la mission donnée par le Parlement aux antennes publiques est de se déployer sur le numérique .

Comme nous ne cesserons jamais  de le rappeler l'argent public doit avoir pour contrepartie la disponibilité des oeuvres pour le public.

C'est ce que souhaitent les créateurs pour lesquelles il n'est de pire sanction que l'indifférence.

Bien sûr les choses finiront bien par changer, mais qu'il soit aussi difficile de le faire est en soi une purge à l' huile de ricin.

 

 

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