L’anniversaire
5 octobre 2015 par Pascal Rogard - audiovisuel
C'est à Deauville que les exploitants de salles de cinéma ont fêté le 70 ème anniversaire de leur organisation professionnelle la FNCF présidée par l'excellent Richard Patry le régional de l'étape.
La force de l'exploitation est d'avoir su préserver son unité même dans la période où la progression des multiplexes détenus par les grandes entreprises , le système de carte à entrées illimitées et les difficultés nées de la période de la chûte de la fréquentation créaient de fortes tensions au sein de la famille .
A défaut d'avoir su faire preuve de la même sagesse les autres branches professionnelles apparaissent face à l'exploitation aussi puissantes que des tribus de pygmées.
Et rien n'a pu troubler les festivités d'une exploitation rassemblée sous la même bannière et confiante dans l'avenir des salles de cinéma dont le parc est entièrement numérisé et très largement modernisé.
Même les déclarations de Nathanael Karmitz sur l'opacité de l'attribution des aides Art et Essai n'ont pas entamé la bonne humeur générale car depuis la polémique lancée par Vincent Maraval sur le salaire des acteurs la profession est habituée au syndrome du cracheur dans la soupe qui de temps en temps frappe l'un de ses membres.
Il est vrai que le garçon avait de quoi se plaindre car le CNC lui avait refusé son aide sous le prétexte infâmant qu'il n'avait pas correctement et complètement rempli le formulaire de demande de subvention.
Plutôt que de revoir sa copie le jeune Karmitz lança dans le Figaro des imprécations qui permirent aux journalistes de Libération Didier Péron et Julien Gester d'administrer à l'imprudent une humoristique fessée.
Le congrès ne s'est pas toujours amusé et la journée consacré aux débats fut très studieuse.
En présence de Catherine Morin Desailly autre régionale qui préside la commission des affaires culturelles du Sénat et Jean Pierre Leleux , les discussions sur le parc de salles et la régulation de leur installation , les relations avec les collectivités territoriales et l'éducation artistique furent très consensuelles à l'image de l'intervention vidéo de Najat Vallaud Belkacem qui loua le rôle privilégié des exploitants et de la salle de cinéma dans l'éducation à l'image.
L'après midi Fleur Pellerin retenue à l'Assemblée Nationale par le projet de loi liberté de création architecture et patrimoine assura en vidéo les exploitants de son soutien et Frédérique Bredin se montra sensible aux interrogations et inquiétudes de la petite exploitation qui a le sentiment que les distributeurs ne tiennent pas assez compte de ses particularités et de ses difficultés.
Elle annonça aussi les nominations de deux personnalités très estimées Laurence Franceschini comme médiatrice du cinéma et Patrick Raude pour une mission sur la politique en faveur des salles d'Art et Essai décidée bien avant le pavé dans la mare.
Le soir avant la grande journée des distributeurs qui voit le palais des congrès de Deauville archi plein pour la présentation par les équipes de films des prochaines sortie la FNCF avait préparé un feu d'artifice de grands réalisateurs avec aux manettes un Axel Brücker en pleine forme.
Costa Gavras remercia la FNCF d'avoir confié à la cinémathèque française ses archives et demanda à tous les exploitants de faire de même en présence de Pascal Thomas, Claude Lelouch, Jean Becker ,Jean Paul Rappeneau, Jean Jacques Annaud, Régis Warnier, Jacques Perrin, Bertrand Blier, Claude Zidi et Agnès Varda.
Une présence physique intense du cinéma français suivi d'un film de montage de 30mn illustrant les préférences des réalisateurs, une oeuvre de collaboration comme il se doit entre l'équipe de la FNCF, le monteur Fernand Berenguer ,le musicien Mathieu Regnault, Joël Daire de la cinémathèque française et le brillant Axel Brucker qui conserve des bandes annonce dans sa salle de bains
Merci à Marc Olivier Sebbag et Erwan Escoubet d'avoir si bien organisé ce congrès et de m'avoir pour le débat du matin évité les affres du souffleur.
Après le feu d'artifice le vrai et quelques Spritz il ne restait plus qu'à s'endormir en n'oubliant pas auparavant de relire avec nostalgie quelques belles pages de Didier Decoin.
Et si vous le voulez bien à l'année prochaine.
PS :les interventions en vidéo de Najat Vallaud Belkacem et de Fleur Pellerin
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