Massacre à la tronçonneuse dans le bocage nantais

17 décembre 2024 par - audiovisuel, Cinéma, Spectacle vivant

©Carlotta

Christelle Morançais ,il faut retenir ce nom, celui de la Présidente de la Région des Pays de la Loire, qui s’est aujourd’hui fixée pour ambition politique d’éradiquer le secteur culturel sur son territoire.

Quand elle entend le mot culture, elle massacre à la tronçonneuse.

Et l'ancien premier ministre Jean Marc Ayrault de s'étouffer :"C'est une aberration"
Car c’est bien de cela qu’il s’agit quand on prétend amputer 73% du budget dédié à la culture par la Région et qu’on vise même à aller encore plus loin d’ici 2028.

Les partisans du libertarien populiste argentin, Javier Milei, ont trouvé leur équivalente française. Ils se répandent depuis sur les réseaux sociaux, à coups de Afuera, leur cri de ralliement, et d’images de tronçonneuses s’attaquant aux nuisibles, aux improductifs et à tout ce que la culture produit.

Elle a sans doute trouvé là un public qui l’encourage à aller plus loin et à ne pas s’arrêter en si bon chemin.

Alors, elle continue, persiste et signe : «  Moi, je préserve l’investissement parce que l’investissement, c’est l’avenir. » ; « Le bâtiment est en crise, ça, c’est de l’emploi ! »

Il faut toujours respecter la fonction politique mais il faut aussi pointer du doigt l’indécence à véhiculer des mensonges et à se complaire dans les approximations.

L’emploi artistique ne serait pas de l’emploi ? On parle ici d’au moins 25000 personnes, auteurs et autrices, comédiens et comédiennes, techniciens et techniciennes, de compagnies solidement implantées dont l’avenir professionnel est en sursis.

On parle d’hommes et de femmes qui sont riches de leurs compétences et de savoir-faire uniques et qui contribuent aussi souvent à animer la vie culturelle locale, à faire oeuvre de passeurs, à jouer un rôle dans l’éducation artistique des plus jeunes. Ce sont eux qui évitent que la France voit se multiplier des déserts culturels qui seront demain des terres asséchées de culture.

On ne peut pas être un élu responsable sans reconnaître que la culture, ce sont des emplois non délocalisables, des entreprises, des formations locales, des ressources pour les territoires, des lieux de vie, des retombées économiques d’ampleur.

De quel avenir et de quelle société peut-on se prévaloir quand on veut amputer de cette façon un budget relatif à la culture ?

Chloroformer, fragiliser et détruire même des pans entiers de l’économie de la région et ruiner une politique culturelle qui a donné à cette région des lieux emblématiques et des festivals incontournables : drôle de perspective quand on invoque les mânes des générations futures pour justifier ses choix !

On a appris avec le temps et avec Molière que les saignées des Diafoirus ne guérissaient pas les malades, qu’ils soient imaginaires ou non.

Il est encore temps d’éviter que les saignées de Mme Morançais ne viennent dévitaliser la culture dans cette belle région.

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