Vaquero
18 mai 2010 par Pascal Rogard - audiovisuel
Le festival du film de Cannes est le lieu de beaucoup d'événements concernant le cinéma et l'audiovisuel même si les malheureux journalistes qui vivent le festival en horaires décalés sont en réalité moins disponibles qu'à Paris.
24 sociétés d' auteurs de l'audiovisuel représentant 17 pays ont ainsi annoncé sur le stand de la SACD la création de la SAA dont l'objectif est de défendre les droits des créateurs à l'échelon européen et de devenir rapidement un interlocuteur crédible de la commission et du Parlement.
Ce regroupement est une nécessité car le droit d'auteur est très largement harmonisé et la commission entend faire des propositions pour adapter les règles du jeu au développement de l'internet.
Il est aussi primordial que les créateurs ne soient pas les oubliés et les victimes de politiques qui viseraient à favoriser les tuyaux au détriment de ceux qui donnent à l'Europe le visage de ses multiples talents.
Quant au festival, il aurait besoin d'une sérieuse réorganisation car le gigantisme et le coté people nuisent vraiment à la convivialité cinéphilique.
Le festivalier de base qui n'a pas la chance d'être aussi bien traité que les mannequins des marques de produits de beauté ou d'accessoires de joaillerie doit désormais gagner sa place en étant canalisé par des barrières dignes de Disneyland ou des cow-boys de Vaquero, subir plus de contrôles que pour aller à Tel Aviv, tout cela pour expirer au début du tapis rouge en étant dirigé vers un obscur bout d'escalier loin des équipes de films qui paradent non pour la compétition, mais pour la promotion.
Heureusement, la salle une fois éteinte la magie du cinéma reprend ses droits et Bertrand Tavernier, Mike Leigh ou Alejandro Gonzales Inarritu nous font vivre de grandes émotions qui enchanteront et diviseront public et critiques.
Bref à Cannes, c'est dans le noir qu'il faut ouvrir les yeux.
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Commentaires (2)
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J’aimerais bien entendre des propositions concrètes de la part de la SAA…
Enfin quelque chose d’autre que « On veux couper les tuyau des gens qui paraissent un peu suspect »… ça serait bien et réaliste…
Mais je ne sais pourquoi, une petite voix nommée « réalisme » viens de me dire que je rêvais que l’audiovisuel européen cesse de faire l’autruche…
Cosmétiques et arrogance.
Les cosmétiques financent les TV qui le veulent (valent) bien, les TV financent la création et la création fait l’évènement qui captent les audiences que viennent capter les cosmétiques…Une boucle économique, un cercle verteux pour ceux qui en profite, un cercle vicieux pour ceux qui en sont exclus.
Mais si ce compromis semble inévitable entre les cosmétiques et la création, les médias du festival (qui ne sont pas le festival) pourraient en effet être plus modestes et défendre d’autres valeurs que le bling-bling. Celles que porte par exemple « Des dieux et des hommes » aussi enrichissant que Paris Hilton est inutile et dérisoire et qu’un certain « grand » (?) journal est arrogant avec ceux qui ne sont pas du cercle des happy few.
Mais que serait la modeste économie du cinéma (tout le box office français est l’équivalent du chiffre d’affaires de deux ou trois hypermarchés..et encore) sans l’infatuation médiatique qui s’en nourrit et la porte.
Bonne soirée.
Lucien Véran.