La fête des cinémas
7 janvier 2011 par Pascal Rogard - Weblog
La fête continue pour les salles de cinéma françaises qui devraient enregistrer en 2010 une fréquentation de 206,49 millions d'entrées en hausse de 2,7% sur la très bonne année 2009.
Ce record contraste avec la situation des salles aux USA dont la fréquentation recule de 5% et le box office stagne en dépit de la hausse du prix des places induite par l'arrivée des films en 3D.
La part de marché du film français recule à 35,5%, celle du film américain aussi à 47,7% permettant une progression de près de 3,5% des autres nationalités.
Ces bons résultats sont à mettre au crédit du dynamisme d'une profession qui ne cesse, des producteurs aux exploitants, de se plaindre de la crise , mais qui bénéficie d'une politique constante de soutien des pouvoirs publics , permettant au cinéma français d'être de loin le premier d'Europe.
Véronique Cayla appelé à diriger Arte quitte donc le CNC sur un bilan exceptionnellement positif et ce d'autant plus que l'action des pouvoirs publics et l'attractivité du film de James Cameron Avatar se sont heureusement conjugués pour renforcer le tant attendu mouvement de numérisation qui concerne un tiers des salles soit le double de l'année précédente.
Qu'à l'heure des petits écrans numériques et de la fin de la rareté de l'offre audiovisuelle, la vision collective des films ait encore renforcé son ancrage auprès du public est la meilleure nouvelle de l'année pour tous ceux qui animés par la passion du cinéma l'appellent le 7 ème art.
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Commentaires (11)
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Ah bon ? C’est pas grâce à la loi hadopi ? :o)
Bonne année à vous Mr Rogard.
Il n’y a donc rien de plus obsédant qu’Hadopi.
C’est vous qui dites ça ?? Regardez donc votre « nuage de mots clefs » sur votre blog, il en dit long sur vos propres préoccupations :
« HADOPI » : 27 sujets
« Droit d’auteur » : 2 sujets
« création et internet » : 2 sujets
Encore heureux que le mot « censure » ne se retrouve que dans 2 sujets, cela compense à peine le mot « Tva » qui lui se retrouve dans 7 sujets !
CQFD…
Pauvre de moi, j’ai affaire à un expert linguiste.
A quand la visite chez le psy ?
Bonjour !
S’agit-il d’un trait d’humour de votre part : « l’action des pouvoirs publics et l’attractivité du film de James Cameron Avatar se sont heureusement conjugués pour renforcer le tant attendu mouvement de numérisation qui concerne un tiers des salles soit le double de l’année précédente » ?
Que le film de James Cameron ait joué un rôle dans l’accélération de la numérisation (même si ce n’en est pas véritablement le moteur de cette mutation), certes. Mais pour ce qui de l’action des pouvoirs publics, manqueriez vous d’information ?
Remettons les choses à leur place:
Le site de Coté Cinéma (www.cotecinema.fr) recensait 1734 salles numériques au 4 janvier dernier, ce qu’on peut prendre comme un bilan à fin 2010 assez raisonnable. Une fois quelques oublis corrigés, on se rend compte que :
– plus de 50% des salles numériques ont été financées par les « tiers » privés Arts Alliance et Ymagis (mais si !). Vous conviendrez avec moi que le CNC n’a pas spécialement favorisé l’action des tiers privés (si vous souhaitez des détails à ce sujet, passons quelques heures à en discuter ensemble, vous en ressortirez avec une vision plus nuancée);
– plus de 26% des salles numériques sont exploitées par les cinémas Pathé-Gaumont ou par Kinepolis, dont il est improbable que les « pouvoirs publics » aient quelque chose à voir avec leur décision de s’équiper;
– les salles restantes représentent 23% du total des salles équipées. Mais si on met à part les cinémas de 4 salles et plus qui ne sont pas éligibles aux aides du CNC (donc hors d’atteinte de « l’action des pouvoirs publics »), les salles concernées représentent moins de 10% du total, alors que cette catégorie de cinémas (trois salles et moins) représentent 41% de la totalité des salles françaises. Qui plus est, ces salles se sont équipées sans l’aide des pouvoirs publics – si ce n’est les collectivités territoriales – car le CNC n’a validé ses premiers dossiers d’aide numérique que fin 2010…
Une examen précis de la situation permet donc de tirer des conclusions opposées la votre : les résultats de l’action publique sont en réalité inexistants.
Pour s’en convaincre, il faut examiner dans le détail la succession d’erreurs commises dans le domaine du cinéma numérique depuis la publication du rapport Goudineau. La plus pathétique : les retards dans la mise en place d’une base de données publique des équipements de projection (pourtant pas « la mer à boire », tous les laboratoires le font !): appel d’offres lancé par le CNC fin 2008, des sommes semble-t-il très significatives dépensées et…toujours rien. Deux ans et de l’argent dépensé en études, contrats et développements informatiques, sans aucun résultat utilisable. Qui demande des comptes ? N’est-ce pourtant pas l’argent de la filière cinématographique qui est ainsi gaspillé ?
Les exemples ne manquent pas qui inciteraient à être plus prudent sur le bilan de ces dernières années.
Seule l’initiative privée a permis de compenser ces lacunes. Cette même initiative privée qui est le plus souvent vilipendée, car dans ce pays seul ce qui vient de l’État est jugé bon…
Je suis à votre disposition pour débattre de ces sujets.
Bien à vous
Si l’exploitation ne bénéficie plus de l’aide public du Cosip, c’est une tres bonne nouvelle pour la production et la distribution qui auront un beau pactole à se repartir.
« Si l’exploitation ne bénéficie plus de l’aide public du Cosip, c’est une tres bonne nouvelle pour la production et la distribution qui auront un beau pactole à se repartir. »
Dans le cas qui nous intéresse, l’apport financier des tiers (50+% des salles) et les investissements de Pathé-Gaumont et Kinepolis dont le COSIP est certainement déjà obéré sur plusieurs décennies par les nombreux projets de multiplexes font que le COSIP aura joué un rôle mineur dans la mutation, au moins jusqu’à présent.
Jusqu’à fin 2010, il n’y a pas eu d’aides sélectives pour le numérique. Donc point de résultat d’un supposé volontarisme publics. Pour ce qui est du soutien automatique celui-ci est, comme son nom l’indique, automatique, et donc l’action des pouvoirs publics se limite à enregistrer les demandes. Je doute que tel ou tel responsable des pouvoirs publics y soit pour quelque chose dans l’utilisation par l’exploitation des mécanismes du soutien automatique.
Ce qui corrobore donc ma prise de position initiale. Je reste néanmoins à votre disposition pour en débattre.
Bien à vous
Qu’en tant qu’opérateur privé et tiers investisseur vous cherchiez à minimiser le rôle de la politique publique dans les succès du cinéma français,libre à vous.
Je maintiens qu’en ce qui concerne l’exploitation, la distribution et la production ce rôle d’accompagnement des initiatives privées à été déterminant.
Le tiers investisseur est un petit nouveau dans le monde du cinéma aussi doit on lui pardonner de ne pas être encore parfaitement au fait d’un système qui a fait ses preuves et qui conduit dès qu’il y a un problème tous les intervenants à se tourner vers le CNC.
Cette condescendance cacherait-elle un manque d’arguments ?
Nous ne parlons pas ici des succès ou insuccès du cinéma français, où les pouvoirs publics ont indéniablement joué leur rôle, loin de moi d’affirmer le contraire, mais de la numérisation des salles. Et dans ce domaine, les faits sont têtus.
Comme disait un célèbre architecte : Gott steckt im detail.
Ce genre de record risque de reproduire, le cinéma permettant maintenant une immersion et une qualité d’image et de son que rien ne permet d’approcher de près ou de loin chez soi, il n’y a plus de comparaison possible. Un bon moyen de pérenniser à moyen terme le cinéma (cependant dans le même temps, ça risque à terme de donner le coup de grâce à l’industrie du dvd et du blu ray…)
D’un autre point de vue, le marché du DVD (et blu ray), n’est pas pour moi un concurrent du cinéma, mais plutôt une extension. Aller au cinéma, c’est avant tout une sortie que l’on peut faire entre amis, avec sa chère et tendre, ou bien meme tout seul. Regarder un film chez soi, tranquillement dans son salon, c’est un autre plaisir.. On peut très bien être un(e) excellent(e) cuisinier(e) et avoir envie d’aller au restaurant, c’est un choix que l’on fait par envie, on parle « d’entertainment », pas de business (d’un point de vue du consommateur).
Enfin question qualité, les équipements que l’on peut avoir chez soi n’ont rien à envier à un vrai cinéma : grande diagonale d’écran (qu’il faut mettre en rapport avec le recul de l’utilisateur) et HD sont des caractéristiques de base des TVs actuelles, et systèmes sonores 7.1 reproduisant un son sans pertes (dolby true hd) et une puissance comparable à ce que l’on trouve dans les meilleures salles (au « prorata » de la taille de la pièce si on peut dire)..