Bip Bip
24 février 2008 par Pascal Rogard - Weblog
Le mime Marceau a inventé le personnage de Bip. Le CNC fait encore mieux en publiant le rapport Bip Bip sur les cartes illimitées.
Exemple de phrase où les chiffres sont caviardés et remplacés par le Bip Bip :"Or sur la base des éléments fragmentaires fournis par les émetteurs ,la fréquence d'utilisation par abonné serait proche de XXX entrées par an, sur l'ensemble des deux formules, traduisant pour les émetteurs une XXX de la part exploitant au regard de celle réalisée dans le cadre d'une entrée traditionnelle."
On mesurera le chemin parcouru depuis la création du CNC qui avait pour objectif la transparence de la recette cinématographique à l'aune de l' opacité de la formule des cartes qui se dissimule derrière un pseudo secret des affaires.
En attendant le prix des cartes a augmenté pour les spectateurs de 33% soit sans doute plus fortement que celui du pop corn, alors que la rémunération des auteurs, producteurs et distributeurs est toujours calculée sur la base d'un prix de référence fixé à 5,03€ depuis le lancement de la formule en 2000.
Pour le patron d'UGC Guy Verrechia qui récemment comparait élégamment un projecteur de cinéma à un four à micro-onde, il s'agit d'un débat "poujadiste et corporatiste".
Heureusement, lors de la cérémonie des Césars, Jeanne Moreau qui n'est ni poujadiste ,ni corporatiste et n'a jamais confondu une caméra avec une cafetière a su faire entendre la voix d'une grande artiste en s'inquiétant de "subventions qui diminuent de plus en plus pour les festivals, pour des cinémas indépendants, des cinémas de proximité dont certains sont attaqués par des groupes puissants comme provoquant une concurrence déloyale."
Elle a ensuite remis son César d'honneur à la jeune équipe de "Naissance des pieuvres".
PS : Et en prime la partie du mel de Mathieu Amalric censurée aux Césars Bip bip bip bip bip bip
Mais la salle de cinéma. Oui, la SALLE de cinéma, elle, doit pouvoir continuer à s’inventer.
"A lire à la lumière. Et à diriger sur notre nuit" Notre musique.
Insupportable "trompe l’œil" des multiplexes. Les chiffres comme seule ligne d’horizon. Aveuglement, brouillage, gavage, lavage. Et quelle solitude. Vous avez déjà parlé à quelqu’un dans un multiplexe ? Pas moi. D’ailleurs c’est impossible, ce qui compte c’est le flux. "Circulez s’il vous plaît, y’a rien à voir" . Au suivant ! bande de Brel.
Alors que le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres que font et on envie de faire tellement d’exploitants de salle se voit de plus en plus nié aujourd’hui.
La Question humaine n’aurait par exemple jamais fait autant d’entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l’ACRIF.
Ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos poumons.
Sinon...
Sinon on va tous finir devant nos "home cinéma" à se tripoter la nouille...
Bons baisers de Panama...
Mathieu
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Commentaires (2)
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C’est sur que c plus facile de taper sur les autorités publiques alors que les auteurs et leurs mandats (les distributeurs) laissent passer le train en ne remarquant pas ou en feignant de remarquer la pratique des contremarques (100 000 contremarques de la BNP pour prolonger le printemps du cinéma à 3,5 € mais qui paye donc et pourquoi cette recette n’est pas partagée???).
De la même façon, les préventes à 11,90€ d’un film rock numérisée, qui pense réelement que la partage de la recette s’effectue sur une b
C’est sur que les auteurs et leurs mandats (les distributeurs) laissent passer le train en ne remarquant pas ou en feignant de remarquer la pratique des contremarques (100 000 contremarques de la BNP pour prolonger le printemps du cinéma à 3,5 € mais qui paye donc et pourquoi cette recette n’est pas partagée???).
De la même façon, les préventes à 11,90€ d’un film rock numérisé, qui pense réellement que la partage de la recette s’effectue sur une telle base??
La vigilance doit s’exercer aussi à l’intérieur de la profession pour éviter que les nouveaux pirates de la recette soient des professionnels du secteur!!!
rappelons tout de même que les distributeurs savent tout de la recette des salles grâce aux bordereaux de recettes, chacun doit prendre sa part de responsabilité!!!
Les distributeurs, les producteurs et les auteurs!!!