Le cinéma français à l’heure d’Orange

11 novembre 2009 par - audiovisuel

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Près d'un an après l'accord conclu entre les organisations professionnelles de l'audiovisuel et  Orange, celles du cinéma français ont finalisé  les négociations  avec l'opérateur de télécommunication en vue de  réguler conformément aux voeux du CSA  les conditions de diffusion des films sur les nouvelles chaines d' Orange cinéma séries.

Didier Lombard et Xavier Couture ont su déméler le subtil écheveau des intrigues internes et externes des nombreuses organisations  qui telles des chenilles processionnaires  voyaient dans le nouvel entrant un espace à coloniser .

Le cinéma a renoncé à ses demandes d'intégration dans le périmètre des obligations de la part du chiffre d'affaires extérieure aux chaines et Orange a su faire l'ultime concession financière permettant hormis quelques grincheux de rallier un très large consensus autour d'un accord qui sécurise un système d'obligations grace auquel la cinématographie française est incontestablement la première d'Europe.

Du coté de Canal plus, hormis un fiévreux épisode cannois, l'attitude a été nettement plus "cool" qu'à l'époque où la création de TPS avait engendré crispations , tensions et menaces en tout genre.

On pourrait  presque rêver que le leader dans un esprit de confraternité offre à son nouveau concurrent le très complexe logiciel qui permet  de calculer les obligations de diffusion et d'investissement.

Plus surement la chaine cryptée rêve de rééditer l'opération "réduction des prix" qui lui avait permis de faire partager une part substantielle des couts d'acquisitions des matches de la ligue professionnelle de football avec son compétiteur.

Un rêve qui ne se réalisera sans doute pas, mais qui plus lucidement lui permet d'envisager d'améliorer sensiblement l'attractivité de son offre.

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Commentaires (4)

 

  1. Lucien Véran dit :

    Et la gestion collective dans tous ça ?

    Une seule interrogation, est ce qu’une partie de l’accord concerne les rapports Orange/SACD où tout est il laissé à la gestion directe et contractuelle aux mains des producteurs ?

    Bonne journée.

    Lucien véran.

    • Pascal Rogard dit :

      Les accords passés avec Orange concernent l’ensemble des obligations règlementaires et complètent les dispositions conventionnelles stipulées par le CSA.
      Les discussions concernant la rémunération des auteurs dans le cadre de la gestion collective de leurs droits sont actuellement en respectant les principes appliqués aux autres opérateurs de télédiffusion.

  2. Patrick C. dit :

    Pouvez vous m’expliquer votre opinion concernant ces nouvelles exclusivités arrivées avec Orange qui lient la diffusion de certains films à un opérateur internet. On n’est plus loin d’une vision où pour accéder à certaines autoroutes, il vous faudra non seulement payer mais avoir la bonne marque de voiture ou la bonne marque de carte de crédit: est-ce cela que vous voulez pour la culture? Pour rester dans le cinéma, les films seront-ils diffusés demain uniquement dans un réseau (les UGC et non les Gaumont)?

    Est-il donc normal que l’abonnement à des chaines cinéma d’Orange soit lié à la prise d’un abonnement chez eux?

    • Pascal Rogard dit :

      Cette question a été traitée par l’ autorité de la concurrence et par le CSA et interesse aussi l’Arcep.
      L’autorité de la concurrence a estimé que la double exclusivité devait être limitée dans le temps,mais elle a reconnu que la question n’étant pas claire , il serait préférable au lieu de la traiter au cas par cas en définissant un cadre législatif.
      A cet effet, le premier ministre a confié une mission de réflexion et de propositions à Marie-Dominique Hagelsteen ancienne présidente du conseil de la concurrence.
      En ce qui me concerne,je pense comme l’autorité de la concurrence que la double exclusivité ne doit pas être en elle même interdite, mais qu’elle doit être limitée dans le temps afin que les chaines de télévision puissent être en fin de compte accessibles à tous et ce quelque soit l’opérateur de télécommunication choisi par le particulier.
      Il faut rappeler qu’ à l’époque de la création de TPS la commission européenne avait accepté temporairement que les chaines nationales en clair puissent être réservées temporairement à ce nouvel entrant et ce en vue de favoriser la concurrence dans le secteur de la télévision à péage.

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