L’avatar du cinéma numérique
14 janvier 2010 par Pascal Rogard - Weblog
Pendant longtemps le passage des salles de cinéma au numérique a été un sujet de colloques et de débats notamment lors des rencontres professionnelles d'exploitants.
Mais concrètement il ne se passait rien ou pas grand chose sur le terrain. Les grands exploitants et en particulier UGC freinaient des quatre fers pour empêcher une évolution coûteuse en terme d'équipement et paraissant n'apporter aucun avantage qualitatif aux spectateurs.
Mais la donne a changé brutalement.
Un circuit régional CGR a été le premier à prendre massivement le virage du numérique en équipant ses salles montrant ainsi que les " ploucs" de province pouvaient devancer les grandes enseignes nationales.
Et puis vint l'annonce de la production d'Avatar de James Cameron, le réalisateur de Titanic offrant au cinéma numérique la possibilité de donner au public une troisième dimension peu accessible à la projection en format traditionnel.
Europalaces premier exploitant français , Mk2 et d'autres s'équipèrent pour être au rendez vous de la sortie du film évènement et Véronique Cayla lasse des palabres proposa la mise en place d'un fonds de mutualisation à même de pallier aux déséquilibres provoqués par la nouvelle technologie.
Le succès d'Avatar qui atteindra prochainement les 10 millions de spectateurs en France a évidemment crée un fort écart de fréquentation entre les salles pouvant l'offrir dans sa version relief et celles restées sur le quai du format traditionnel.
Les leçons de cette histoire sont que le le cinéma est fait par les créateurs et qu'appliquer la maxime "Wait and see" peut couter fort cher.
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Commentaires (7)
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A t-on une idée de la fréquentation des salles du circuit UGC par rapport à celles de leurs concurrents ?
Il serait intéressant de voir si les porteurs de cartes illimités ont boudés le film, ou sont allés voir la concurrence (les parisiens ont de la chance, de nombreuses salles acceptent les cartes UGC).
José Covo le PdG du distributeur du film la Twentieth century fox a indiqué au film français (N° du 8 janvier 2010) que « 65% des entrées du film ont été faites en 3D relief soit 5 millions d’entrées sur 450 écrans et 75% du chiffre d’affaires soit 42millions € sur un total de 58 millions €. C’est plus du double du précédent record établi précédemment par l’age de glace 3 qui a réalisé 2 millions d’entrées en 3D relief ».
Si on regarde le classement des salles de la région parisienne, on s’aperçoit que les salles UGC par rapport à l’année précédente ont une forte évolution négative (-23% pour l’Ugc les Halles, – 29% pour l’UGC Bercy alors que les autres salles progressent (+ 23% pour le Pathé belle épine,+ 22% pour le Gaumont opéra et encore plus spectaculaire + 48% pour le MK2 grande bibliothèque phénomène peut etre explicable par le fait que MK2 est intégré à la carte UGC).
En effet c’est impressionnant. Merci beaucoup pour ces précisions.
Si UGC décide d’enfin passer au numérique après ça, c’est une excellente nouvelle. La qualité d’image, même en 2D, est incomparable.
J’aime beaucoup le 65% des entrées pour 75% des recettes …
Comme quoi, le cinéma 3D est aussi un bon moyen de faire payer plus cher une place de cinéma déjà fort onéreuse.
Cela dit, il faut reconnaitre que l’intérêt dans le divertissement peut être augmenté par un film en 3D; la différence avec un film à la maison en DVD est bien plus importante qu’avec un film traditionnel.
Toutefois, dans la plupart des films la 3D n’apporte pas grand chose (Là-Haut, L’age de glace 3, Mission G …)
Le public a choisi d’aller voir le film en 3D même plus cher que de se contenter du format traditionnel.
As t’il eu tort?
Concrètement pour vous, qu’est ce qui justifie cet écart de prix entre une séance 2D et une séance 3D ?
Disons, ne trouvez vous pas que payer 10 euros une place de cinéma (pardon 9,60 euro) devrait déjà permettre de voir un film en 3D ?
> Véronique Cayla lasse des palabres proposa la mise en
> place d’un fonds de mutualisation à même de pallier
> aux déséquilibres provoqués par la nouvelle technologie.
Qui, a défaut de faire avancer les choses, n’ont fait qu’empirer les choses.
Les petites et moyennes exploitations attendant depuis plus d’un an et demi, un hypothétique « fond de mutualisation ». Qui, bien entendu, n’arrive pas; Et qui ne risque pas d’arriver avant 1 an, ceci-dit.
Effectivement, le « Wait and see » va coûter fort cher…