Les films sont mortels
18 janvier 2010 par Pascal Rogard - audiovisuel
Les films sont mortels et aucun support chimique ou numérique ne garantit leur survie.
C'est normalement aux producteurs ou à ceux qui détiennent les droits de commercialisation pour conserver leur patrimoine matériel de veiller à sa préservation. Mais la logique patrimoniale se heurte à une autre logique celle du commerce , les couts élevés de restauration n'étant supportables que pour des films dont la rentabilité commerciale est assurée ou au moins possible.
De ce fait, la garantie de survie de beaucoup d'oeuvres cinématographique réside dans une action volontariste des pouvoirs publics qui malheureusement n'ont pas toujours les budgets nécessaires pour faire face à l'ampleur de la tâche.
Une tâche qui sera encore plus lourde au fur et à mesure que les droits des films vont tomber dans le domaine public.
Ce sombre avenir du cinéma a été clairement appréhendé par la mission Zelnik qui a proposé la création d'un fonds pérenne pour la restauration et la numérisation du patrimoine
Car comme le souligne la mission:
" Peu d’oeuvres cinématographiques sont d’ores et déjà tombées dans le domaine public, et
celles qui le sont restent peu exploitées. Mais la situation va progressivement changer. Les
années et les décennies qui viennent vont progressivement voir entrer dans le domaine
public des classiques de l’entre deux guerres, qui sont régulièrement diffusés en salle, à la
télévision ou en vidéo. Or le film de cinéma est indissociablement lié à son support
original, qui doit être protégé, numérisé, restauré très régulièrement.
La mission suggère d’instaurer une redevance sur l’exploitation des films tombés dans le
domaine public, et d’affecter son produit à un fonds spécialisé dans la numérisation des
catalogues, géré par le CNC. Ce dernier devra être chargé d’en étudier les modalités
concrètes et le calendrier de mise en oeuvre."
Cette idée neuve qui revient à faire financer la protection des oeuvres plus par les utilisateurs que par les contribuables se heurtera bien sur aux critiques des ayatollahs du domaine public. qui confondent droits d'autorisation qui vont nécessairement disparaitre et redevance d'exploitation d'un patrimoine qui ne survivra que par un effort collectif.
Mais l'important comme en matière de biodiversité est que les oeuvres existent pour conserver aux générations futures notre mémoire commune.
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Commentaires (5)
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Personnellement, je n’ai aps saisi en concret qui devra payer? En échange de quoi…
Vous comprendrez qu’il est hors de question que les citoyens payent la numérisation de ces oeuvres si elle ne peux en disposer à sa guise.
Un choix particulièrement cohérent serait l’utilisation des licences creative-common, qui permette de garder la paternité des oeuvre tout en offrant aux citoyens et aux tgénération futur le droit de la visionner sans contrainte ni argent à reverser à une quelconque société de gestion collective des droits d’auteurs.
Ou diminuer la durée avant l’entrée dans le domaine public.
Ah mais non suis-je bête, c’est le contraire qu’on est en train de faire …
Sinon, peut être que Google peut les faire gratuitement ces numérisations ? [Do not feed the troll]
Oui le gentil Google peut numériser . Quelle bonne idée !!!
C’est toujours mieux que Google numérise et offre à tous les moyens de voir les oeuvres plutôt que de les voir sombrer à cause de quelques nantis qui ne veulent pas dépensser un centime et préfère voir les oeuvres s’éteindre…
Au lieu de vouloir nous taxer sur tout et n’importe quoi (aujourd’hui mes CD pour faire mes sauvegarde entre autre) demain, peut être mes cartouches d’impression, on pourrait songer à négocier avec google pour qu’il numérise les oeuvre, rende un fichier libre de droit accessible à tous…
Peut être que ça fera pleurer quelques ayant droits, mais honnètement, je n’ai plus aucune compassion pour ces gens-la… Entre Hadopi et Acta, il ne faut pas croire qu’ils vont gagner le coeur de leur client…
Rassurez vous les sociétés d’auteur ne sont pas concernées.
Et pour avoir le droit de visionner encore faut-il que les oeuvres puissent être vues et donc conservées et éventuellement restaurées